A la tombée de la nuit – très relative sous ces latitudes et en cette période de l’année, la corvette La Malouine (1) a donc quitté son abri du Détroit de Matoshkin pour retourner en Mer de Barents à la recherche d’éventuels cargos survivants.
Et sa recherche n’a pas tardé à s’avérer fructueuse puisqu’elle est rapidement tombée sur les américains Hoosier, Samuel Chase et Benjamin Harrison ainsi que sur le panaméen El Capitan, quatre cargos qui, sur le coup de 22h00, ont à leur tour embouqué le Détroit avant d'y être rejoints peu de temps après par les chalutiers armés Lord Austin, Lord Middleton et Northern Gem, ainsi que par la corvette Lotus.
Au total, en ces dernières heures du 6 juillet, dix-sept navires ont donc réussi à se mettre en sécurité. Dix-sept navires… mais seulement cinq navires marchands ce qui, quelque part, ne va pas sans susciter un certain malaise et un malaise qui - mais n’anticipons pas – ne fera que s’aggraver dans les jours, les semaines et même les années à venir.
Malaise ou non, ces dix-sept navires sont du moins à l’abri, et d’autant plus que les Allemands sont loin de suspecter leur présence en pareil endroit !
Sous-mariniers et aviateurs allemands sont, il est vrai, toujours fort occupés à traquer et massacrer les derniers cargos qui, conformément aux ordres reçus, tentent encore de se frayer un chemin jusqu’à Arkhangelsk : se partageant équitablement le gibier, l'U-255 a ainsi expédié le John Witherspoon à 16h40 tandis qu’un Junkers-88 isolé en faisait de même du Pan-Atlantic peu après 18h00...
(1) Construite pour la Marine Nationale, la corvette La Malouine, qui était en achèvement à Portsmouth, fut réquisitionnée par la Royal Navy lorsque la France déposa les armes en juin 1940
Aucun commentaire:
Publier un commentaire