samedi 29 mai 2010

2641 - mouches, moustiques et maladies

… aux îles Salomon, et particulièrement à Guadalcanal, mouches, moustiques, et maladies tropicales, sont finalement bien plus redoutables que les Japonais.

Même lorsqu’on dispose d’un moustiquaire, s’endormir sans se réveiller le corps couvert de piqures d’insectes relève de l’exploit, et chaque matin, à 05h30, ce sont les mouches qui prennent le relais des moustiques pour se poser partout, avec une préférence marquée pour la nourriture et … les latrines à ciel ouvert, entre lesquelles elles effectuent de constants va-et-viens

Dans ces conditions, la question n’est pas de savoir si mais bien quand on va attraper la diarrhée la dengue et, bien entendu, la malaria : en six mois de campagne, celle-ci a d’ailleurs mis hors de combat plus de 8 500 hommes,... cinq fois plus que les balles japonaises !

Même s’ils bénéficient de traitements de faveur, les aviateurs ne sont pas épargnés, et ne tirent qu’un maigre réconfort de savoir que les Japonais, quant à eux dépourvus de tout système de santé digne de ce nom, sont encore plus mal lotis, et supposés supporter stoïquement la maladie, en authentiques samouraïs.

Et puis il y a la chaleur, l'humidité, et les pluies tropicales quasiment quotidiennes, qui pourrissent et décomposent tout, à commencer bien sûr par les cadavres de milliers de soldats japonais que personne ne s'est donné la peine de ramasser en pleine jungle.


Pour ne rien arranger, et contrairement aux légendes véhiculées par les films, et les séries télévisées, les rencontres avec l'ennemi sont par ailleurs fort rares : le 6 avril 1943, trois semaines après son arrivée à Guadalcanal, le VMF-214 n'a toujours pas rencontré un seul avion japonais dans le ciel, et n'a eu que quelques missions d'escorte, et surtout d'interminables et fort monotones patrouilles, à se mettre sous la dent.

Dans la boue du terrain d'Henderson Field, trempés de sueur et baignés en permanence par les hurlements de moteurs et les odeurs d'essence ou de diesel, les pilotes peinent à trouver le repos et savent que la nuit ne leur apportera aucun réconfort mais seulement les moustiques et peut-être aussi le retour de l'un ou l'autre bombardier japonais isolé et venu pour larguer ses bombes à l'aveuglette.

En raison du bruit caractéristique - et fort peu mélodieux - de leurs moteurs, les Américains les ont baptisés "Charlie-la-lessiveuse". Et s'ils n'occasionnent finalement que fort peu de dégâts, leur simple présence suffit à priver les hommes de précieuses heures de sommeil...

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