vendredi 28 mai 2010

2640 - les diables de Guadalcanal

… le 3 mars 1943, après une traversée sans incident notable – si ce n’est la perte d’un autre F4F après un incident au catapultage – le VMF-214, et sa trentaine d'appareils, peut enfin débarquer à Espiritu Santo, petite île des Nouvelles Hébrides (aujourd’hui Vanuatu) située à 1 800 kms à l’Est de l’Australie.

Si les dépliants touristiques la présentent aujourd’hui comme un authentique paradis tropical, Espiritu Santo n’est rien d’autre, en mars 1943, que la plus importante plateforme logistique alliée dans la région, une plateforme essentielle pour s’assurer la maîtrise des îles Salomon, à commencer par celle de Guadalcanal.

C’est en effet à Guadalcanal – où les Japonais avaient eux-mêmes commencé à bâtir un aérodrome - que l’État-major américain a décidé d’entamer la reconquête du Pacifique : le 7 août 1942, les Marines ont donc débarqué sur la rivière Tenaru, prélude aux combats qui vont ensanglanter l’île jusqu’au début de février 1943, et où le Marine Corps, et ses F4F, vont particulièrement s’illustrer.

En mars 1943, au moment où le VMF-214 arrive à pied d’œuvre, il y a déjà plus d’un mois que les dits combats – qui se sont soldés par une victoire américaine (1) - ont cessé. Les combats terrestres du moins car dans le Ciel, celui des Salomon, ceux-ci vont encore durer de longs mois, et permettre aux aviateurs américains de se tailler un solide palmarès.

Mais sur le moment, l'affaire se passe plutôt mal : piégés à Espiritu Santo par une météo infecte, la plupart des pilotes de la VMF-214 doivent attendre le 13 mars avant de rallier enfin Guadalcanal... comme passagers d'un R4D (2).

Le lendemain, en dépit d'une météo toujours aussi détestable, 9 autres pilotes tentent leur chance, cette fois aux commandes de leur propre F4F. Entrepris sous la conduite d'un C-47 de l'Armée, et en compagnie de 13 Grumman TBF "Avenger", le convoyage au-dessus de 1 000 kms d'océan va rapidement tourner à la tragédie : en panne de moteur, un des F4F doit effectuer un amerrissage forcé, et un autre un atterrissage tout aussi forcé, à la suite d'une panne d'essence (3)

Encore deux F4F de moins pour une unité qui, depuis sa création il y a huit mois, en a donc perdu près d'une quinzaine mais n'a toujours pas abattu le moindre avion japonais...

(1) Saviez-vous que… 680 à 682
(2) Le R4D était la version marine du Douglas DC-3
(3) Ce convoyage raté entraîna également la perte de 5 TBF et de 9 aviateurs, qui ne furent jamais retrouvés

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