lundi 19 octobre 2009

2416 - difficile progression au Sud

... Au Sud, Manstein a ordonné de percer dans deux directions différentes.

La branche principale de l’attaque, où figurent les Panzers du célèbre général Hermann Hoth (1) visera la ville d’Oboyan et remontera vers le Nord, mais restera constamment flanquée, à sa droite et de l’autre côté du Donets, par le détachement d'armée du général Werner Kempf

A l’aube du 5 juillet, tout ce petit monde se met en route mais ne tarde pas, lui aussi, à buter sur les champs de mines,... ainsi que sur la résistance acharnée des Soviétiques.

Contrairement à ce qui se passe au même moment au Nord du saillant, les troupes progressent néanmoins à travers la plaine. La progression est certes plus lente et plus difficile qu’anticipé, mais au moins s’agit-il encore d’une progression.

Le seul problème – mais il est de taille – c’est que Panzers et fantassins ne franchissent champs de mines, fossés et tranchées que pour se retrouver aussitôt confrontés, quelques dizaines de mètres plus loin, à de nouveaux champs de mines, de nouveaux fossés et de nouvelles tranchées.

Et quand ils parviennent, en fin de journée, à s’affranchir de l’ensemble et à percer la ligne de défense des Soviétiques, c’est pour mieux se retrouver, dès le lendemain, et une quinzaine de kilomètres plus loin,... face à une seconde ligne de défense en tout point semblable (!)

Ce petit jeu a, on s’en doute, un effet dévastateur sur le moral et l’état physique des combattants, mais aussi sur la quantité et la disponibilité des véhicules, en particulier les nouveaux chars Ferdinand et Panther qui, comme il fallait s’y attendre, commencent à tomber en panne les uns après les autres, souvent sans même avoir combattu.

Dit autrement, la défense "en profondeur" des Soviétiques est bel et bien en train d’étouffer lentement la Wehrmacht, qui ne possède quasiment aucune réserve opérationnelle alors que l’Armée rouge, elle, semble au contraire posséder un inépuisable vivier de fantassins, canons et tanks frais.

Aujourd’hui encore, les admirateurs de la Wehrmacht, et ceux de Manstein, ont raison de faire remarquer que, partout à Koursk, les Allemands ont occasionné aux Soviétiques bien plus de pertes qu’il n’en ont subi eux-mêmes.

Hélas pour eux, c’est en annihilant les capacités et la volonté de résistance de l’ennemi que l’on remporte les batailles, et pas en se contentant de tuer et de détruire plus que lui.

Parlez-en donc aux aviateurs de la Luftwaffe...

(1) Fin 1942, l’intéressé avait tenté, sous les ordres de Manstein, d’atteindre Stalingrad avec ses blindés afin de dégager la VIème armée assiégée – Saviez-vous que.. 1368 à 1376

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