dimanche 18 octobre 2009

2415 - piétinements au Nord

... dès l’aube du 05 juillet, la Wehrmacht passe à l’offensive. Mais comme la première victime d’une bataille est toujours le plan de la bataille, les résultats sont loin de correspondre aux attentes.

Au Nord, le Groupe d’armées Centre, qui attaque depuis Orel, se heurte immédiatement à la résistance acharnée des Soviétiques, par ailleurs protégés par d’immenses champs de mines, qui immobilisent promptement les trois quarts des cinquante chasseurs de chars Ferdinand de 65 tonnes dont dispose Model.

La plupart de ces monstres, qui constituent le fer de lance des divisions blindées allemandes, sont certes réparables à plus ou moins brève échéance, mais il est clair que le dit fer est déjà passablement émoussé.

Comme c’est également au Nord que les forces allemandes sont les plus faibles, mais les forces soviétiques les plus fortes (!), les espoirs de Model d’arriver à Koursk avant Manstein ne tardent pas à s’évanouir.

Encore Model serait-il bien heureux si ses fantassins et ses Panzers parvenaient seulement à avancer. Au soir du 5 juillet, les uns et les autres n’ont en effet progressé que de… 5 kilomètres (!)

Une allure de tortue, qui passe d’ailleurs à un pitoyable 4 kilomètres le lendemain, et à 2 kilomètres le surlendemain. A ce rythme, il faudrait bien un mois à Model pour rallier Koursk… à condition qu’il parvienne à trouver les fantassins, les blindés et les avions pour remplacer ceux déjà tués ou détruits.

Au soir du 10 juillet, Model, dont les forces n’ont finalement progressé que de 12 kilomètres au total (!), Model, donc, doit se rendre à l’évidence,… et se résigner à jeter l’éponge, au grand dam du Führer, qui peine à comprendre comment ces sous-hommes slaves sont parvenus à mettre hors de combat près de 400 chars (dont quelques dizaines de Tiger et Ferdinand), et à tuer ou blesser des dizaines de milliers d’hommes.

Les pertes soviétiques, dans leur ensemble, sont certes supérieures. Mais comme l’Armée rouge semble disposer de réserves inépuisables, cette consolation est de peu d’importance.

Tous les espoirs d’Hitler reposent maintenant sur les épaules du seul Manstein et de son Groupe d’armées Sud qui, depuis Kharkov, progresse (un peu) plus facilement…

1 commentaire:

lecteur a dit...

Dans le livre de RV Jones (le jeune et brillant responsable du renseignement scientifique britannique qui déjoua les radars et les radiogoniomètres allemands lors de la bataille d'Angleterre) , il y a une anecdote savoureuse:

Les généraux allemands présentent au Fürher des tanks russes capturés et celui ci déclare que leur finition est lamentable (tôles non ébarbées , peintes à la va vite , pièces brutes de forge...etc) et que donc c'est de la merde et que l'armée allemande n'a rien a craindre de ces bolcheviks qui construisent des tanks à l'aspect aussi lamentable.

Le général (Ritter) Von Thoma, présent lors de cette parade garda son opinion pour lui...mais en fit part aux anglais lors d'un interrogatoire (involontaire ) où sa prison était "microtée" par les services secrets anglais:

Il avait remarqué que certes l'aspect des tanks russes laissait à désirer (surtout comparé au matériel allemand fini dans les moindres détails....mais que les usinages étaient parfaitement réalisés là où la finition et la précision étaient vraiment indispensables (alésage du canon, des paliers de bielles , des roulements , des axes de chenilles..etc) ...autrement dit, les bolcheviks stakhanovistes savaient économiser les heures de travail inutiles pour aller à l'essentiel.

Von Thoma n'osa pas contredire le grand Dictateur...sachant sans doute que cela n'aurait servi à rien (voir le contre exemple de Galland qui avait osé une plaisanterioede très mauvais goût en demandant des Spitfires pour l'aviation Allemande en cadeau de Noël