dimanche 27 août 2006

1267 - le massacre de Kharkov

... Le 05 avril 1942, Hitler dicta ses derniers ordres pour la campagne qui devait "assurer la victoire finale à l'Est".

Aux trois grands axes de pénétration de l'été 1942, s'était substituées deux opérations distinctes. La première, dite "Lumière du Nord" était censée conclure le siège de Léningrad, qui durait depuis huit mois. La seconde, ou "Opération bleue", visait le Sud de la Russie, et le pétrole du Caucase.

"La première phase de l'Opération bleue devait consister à prendre Voronej. La deuxième visait à enfermer le gros des forces soviétiques par un vaste mouvement en tenaille à l'Ouest du Don. (...) A ce stade, une poussée sur Stalingrad n'avait d'autre but que d'éliminer les usines d'armements qui s'y trouvaient et de s'assurer une position sur la Volga. La prise de la ville elle-même n'était pas considérée comme nécessaire" (...) Hitler était si certain du succès dans la campagne du Sud qu'il entendait, dès que Sébastopol serait tombé, envoyer vers le Nord la XIème armée de Manstein. Il avait même évoqué avec celui-ci la possibilité d'envoyer, par le Caucase, des colonnes blindées jusqu'en Inde et jusqu'au Proche-Orient" (1)

Mais si le Führer proposait, c'étaient bel et bien les Russes qui disposaient. Le 12 mai, avec 600 000 hommes et plus de 1 200 chars, Timochenko était parti à l'offensive dans la région de Kharkov, forçant le général Paulus, tout juste nommé à la tête de la VIème armée allemande, à battre en retraite. Heureusement, la magistrale intervention des Panzers de Kleist parvint non seulement à rétablir la situation, mais aussi à piéger les Soviétiques dans une gigantesque nasse.
A cette occasion, un adjudant allemand de la 389ème division dut faire à un ennemi inattendu : "un bataillon de femmes-bandits menées par une rouquine. (...) Les méthodes de combat de ces bêtes femelles se sont révélées traîtresses et dangereuses. Elles se cachent au milieu des meules de paille et nous tirent dans le dos dès que nous les avons dépassées" (2)

Les combats firent rage pendant plus d'une semaine, mais se terminèrent par une nouvelle débâcle de l'Armée rouge, qui y laissa quelque 300 000 morts et blessés, 240 000 prisonniers, et la quasi-totalité de son artillerie et de ses blindés.

Même si ses propres pertes atteignaient 20 000 hommes, la balance penchait très nettement en faveur du général Paulus, qui se vit encenser par la Presse allemande, et décoré de la Croix de Chevalier par le Führer...

(1) Beevor, page 106
(2) ibid, page 101

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