samedi 26 août 2006

1266 - "Si je n'obtiens pas le pétrole de Maïkop et de Grozny, je dois finir cette guerre"

... En 1941, sur le seul Front de l'Est, l'armée allemande avait perdu un million d'hommes (tués, blessés ou faits prisonniers), plus de mille sept cents avions, et des milliers de tanks et de véhicules divers.

Au printemps de 1942, en grattant tous les fonds de casernes, les pertes humaines n'avaient pu être remplacées qu'à raison de 50% et il en allait de même pour celles de la Luftwaffe. Seuls 10% des véhicules perdus avaient été remplacés - ce qui condamnait plus que jamais le soldat allemand à marcher - et si les unités blindées avaient retrouvé leur dotation initiale, leurs tanks étaient toujours incapables de rivaliser avec les T-34 russes (1)

Quelle que soit la manière dont on envisageait le problème, l'armée allemande de 1942 était moins forte que celle de 1941, alors qu'on attendait d'elle qu'elle gagne une guerre que sa devancière n'avait pu remporter.

L'affaire s'annonçait d'autant plus mal pour elle qu'elle ne pouvait plus compter sur l'effet de surprise : cette fois, l'adversaire était sur ses gardes, plus ou moins au courant des intentions allemandes, et pouvait quant à lui compter sur des effectifs non seulement plus étoffés, mais aussi plus aguerris et mieux équipés qu'en 1941.

A tous égards, Hitler faisait donc preuve d'un optimisme délirant en martelant sans cesse que le Russe était "fini" et qu'un dernier effort en viendrait à bout. D'un autre côté, le Führer n'avait pas vraiment le choix : chaque semaine qui passerait ne ferait qu'affaiblir l'armée allemande et renforcer ses adversaires russes.

Pour conserver la moindre chance de l'emporter, il fallait renoncer à toute idée d'attaquer sur un large front, de la Finlande à la Mer Noire (comme on l'avait fait en 1941), renoncer à s'emparer de Moscou, et concentrer au contraire l'essentiel des moyens vers l'objectif considéré commme le plus vital - le pétrole du Caucase.

"Si je n'obtiens pas le pétrole de Maïkop et de Grozny, je dois finir cette guerre", déclara Hitler le 01 juin 1942, juste avant son dernier grand coup de dés...

(1) au moins égaux aux T-34, les Panther et Tiger n'apparurent, en petit nombre, qu'en 1943

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