mercredi 23 août 2006

1263 - sed perseverare diabolicum

... En attaquant l'Union soviétique au printemps 1941, Hitler avait gravement sous-estimé le potentiel humain et industriel de son adversaire.

En déclarant la guerre aux États-unis, le 11 décembre 1941, le Führer répéta tout bonnement la même erreur.

Hitler s'était en effet convaincu que la lutte contre le Japon mobiliserait toutes les ressources de l'Amérique, et la détournerait pour longtemps de l'Europe, lui laissant, à lui Hitler, le temps nécessaire pour en achever la conquête et la transformer en inexpugnable forteresse autarcique.

"Quel que fut le mépris de Hitler, il ne connaissait pas le moyen de vaincre les États-unis. Et si la victoire définitive sur l'Union soviétique ne venait pas rapidement, les formidables ressources de l'Amérique pèseraient bientôt dans la balance. Hitler devait maintenant placer ses espoirs dans les Japonais, qui pouvaient sérieusement affaiblir les Britanniques et enfermer les États-unis dans le conflit du Pacifique. Mais il ne pouvait plus s'en remettre à la seule force des armes allemandes. Il avait toujours prédit que, dans sa course à la suprématie, le temps jouait contre l'Allemagne. Ses propres actions, plus que celles d'aucun autre, avaient fait en sorte que tel était bien le cas maintenant" (1)

Mais Hitler était incapable d'imaginer que les Américains, ce peuple qu'il qualifiait volontiers de "dégénérés", avaient bel et bien les moyens de mener une guerre sur deux Fronts éloignés de plus de 10 000 kms l'un de l'autre, et même - comme Roosevelt l'avait promis à Churchill - de donner la priorité au Front européen plutôt qu'à celui, autrement plus vital pour eux, de l'Asie-Pacifique...

(1) Kershaw, page 670

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