dimanche 20 août 2006

1260 - en attendant la 2ème mi-temps

... À la mi-janvier 1942, les positions des uns et des autres étaient à peu près stabilisées et chacun retenait son souffle, dans l'attente de la 2ème mi-temps.

A sa manière chacun des deux adversaires avait ses propres raisons de crier victoire.

Côté allemand, et malgré un recul qui, en certains endroits, atteignait plus de 100 kilomètres, l'armée occupait toujours une grande partie du territoire soviétique, continuait d'encercler Leningrad et de menacer les richesses pétrolières du Caucase. Et si les pertes avaient été beaucoup plus élevées que prévues à l'origine, du moins pouvait-on penser que le retour des beaux jours, ainsi que la venue de renforts et de matériels nouveaux, permettraient de repartir à l'offensive et de contraindre la Russie sinon à la capitulation, du moins à une paix négociée laissant à l'Allemagne l'essentiel du fruit de ses rapines.

Côté russe, et malgré des pertes qui auraient été considérées comme insupportables pour n'importe quel pays occidental, la panique des premiers jours avait cédé la place à un raisonnable optimisme : l'avance allemande avait été brisée, et même si la contre-attaque de l'hiver n'avait pas tenu tous les espoirs placés en elle - il s'en fallait même de beaucoup - elle avait du moins permis de sauver Moscou, dont Hitler ne chercherait plus jamais à s'emparer.

Si le bilan militaire paraissait donc équilibré, le temps et la simple loi du nombre jouaient clairement en faveur de Staline, dont la situation ne pourrait que se renforcer au fil des mois, à mesure que l'industrie soviétique - dont la plus grande partie avait été déménagée sous les bombes et expédiée au delà de l'Oural - parviendrait à remplacer les équipements détruits et à en doter une armée qui, démographie oblige, serait toujours plus nombreuse que celle de Hitler...

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