dimanche 18 juin 2006

1197 - un pari trop loin

... en politique internationale, et bientôt en stratégie militaire, Hitler s'apparentait au joueur de poker invétéré, qui mise de plus en plus gros tant il est convaincu de sa bonne fortune et du fait que ses adversaires se "coucheront" bien avant lui.

"J'avance avec l'assurance d'un somnambule sur le chemin qu'a tracé pour moi la Providence", soulignait-il en mars 1936.

Et de fait, la Providence avait fait de ce petit parvenu autrichien, de ce moins-que-rien fréquentant les asiles de nuit pour miséreux, elle avait fait de lui un agitateur, puis un homme politique, puis le chef suprême d'une nation prête à partir à la conquête du monde.

Une bonne part de cette stupéfiante réussite tenait à une succession ininterrompue de paris sans cesse plus gros et plus risqués, mais systématiquement gagnants, par abandon prématuré de ses adversaires britanniques et français qui, en septembre 1938, lui avaient encore offert la Tchécoslovaquie sur un plateau d'argent, dans un vaine tentative pour "sauver la Paix".

Rien d'étonnant dès lors à ce que le Führer se soit lancé dans un nouveau pari, le 21 mars 1939, en enjoignant à la Pologne de lui restituer le "corridor de Dantzig".

La France et la Grande-Bretagne ayant, dix jours plus tard, renouvelé leurs garanties, les Polonais lui adressèrent tout simplement une fin de non-recevoir qui ne pouvait mener qu'à la guerre.

Si Hitler, mais aussi l'État-major de l'Armée, était convaincu de battre les forces polonaises à plate couture, l'incertitude demeurait quant aux véritables intentions des franco-britanniques. Hitler décida de tenir le pari que personne, en France et en Grande-Bretagne, ne voudrait "mourir pour Dantzig".

Et pour les renforcer dans cette opinion, il décida de s'allier à ses pires ennemis...

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