
force, mais la désastreuse expérience du "putsch de la Brasserie" de novembre 1923 l'avait convaincu de s'en emparer par des moyens légaux, à défaut d'être légitimes.
Pour cela, il lui fallait obtenir du Reichstag un mandat aux deux-tiers
de l'assemblée.
A priori, la tâche s'annonçait impossible pour les Nazis qui, même avec le soutien de leurs alliés nationalistes, ne représentaient qu'un peu plus de la moitié des parlementaires.
Même l'éviction des députés communistes, à présent emprisonnés ou en fuite, ne modifiait pas suffisamment la donne que pour garantir une majorité aux deux-tiers des présents.
Le ralliement des socio-démocrates, que Hitler haïssait presque autant que les Juifs et les communistes, étant par principe exclu, ne restait aux Nazis qu'à "persuader" les nombreux petits partis siégeant au Reichstag.
Pour ce faire, rien ne valait la menace
Le 21 mars 1933, "Hindenbourg regarda défiler la troupe et les "associations nationales" SA, SS et Stahlhelm (...) Deux jours plus tard, c'est un Hitler, de nouveau en chemise brune et impérieux, qui entra au Kroll Opera de Berlin, où se tenaient désormais les séances du Reichstag. Sous les acclamations des rangs serrés des députés nazis en uniforme, il venait proposer la loi d'habilitation qu'il réclamait depuis novembre. Pour leurs adversaires, en particulier pour les députés du SPD, le climat était menaçant. Une svastika géante dominait la salle. Des hommes en armes de la SA, de la SS et du Stalhlen gardaient toutes les issues et cernaient l'édifice. Ils donnaient aux députés un aperçu de ce qui allait suivre si la loi d'habilitation ne recueillait pas suffisamment de voix. En l'absence des 81 députés communistes arrêtés ou en fuite, les nazis avaient maintenant la majorité. Mais l'adoption d'une telle loi nécessitait une majorité des deux tiers" (1)
(1) Kershaw, page 661
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