
Organisées dans la foulée de l'incendie et du décret, les élections au Reichstag, le 5 mars suivant, propulsèrent le NSDAP à près de 44% des
voix - son plus haut niveau historique - et constituèrent pour Hitler un véritable plébiscite légitimant a posteriori sa politique et ses actions.
Dans les années qui suivraient, cette forme très particulière de gouvernement, où un coup de force liberticide et/ou contraire au Droit international et aux traités se trouve immédiatement suivi d'un plébiscite populaire qui l'entérine, cette forme très particulière de gouvernement allait en quelque sorte devenir la "marque de fabrique" du régime.
Mais en ce début de mars 1933, la principale préoccupation de Hitler et de ses séides était plutôt de consolider de toute urgence un Pouvoir encore fragile, que continuaient de menacer sinon les communistes, du moins les socio-démocrates et plus généralement tous ceux qui, parce qu'ils n'avaient jusque-là soutenus le nazisme que de bout des lèvres, et uniquement comme bouclier ontre le bolchevisme, risquaient à tout moment, cette menace désormais écartée, de se retourner contre eux.
Avec 44% des suffrages, et l'appui des 8% de ses partenaires nationalistes, Hitler pouvait certes gouverner seul et sans trop se soucier des convenances démocratiques. Mais il voulait bien davantage.
Il voulait le Pouvoir absolu et sans partage. Un Pouvoir dont il aurait assurément pu s'emparer par la force, mais que le Reichstag allait tout bonnement lui offrir sur un plateau d'argent...
(1) le premier camp de concentration, immédiatement placé sous la tutelle de la SS de Heinrich Himmler, fut inauguré à Dachau le 20 mars
de la même année
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