mercredi 7 juin 2006

1186 - l'occasion rêvée

... "lorsque Rudolf Diels, plus tard premier chef de la Gestapo
prussienne, voulut informer Hitler de l'interrogatoire de Van der Lubbe, il trouva le Chancelier du Reich dans un état voisin de l'hystérie. Il essaya de lui expliquer que l'incendie était l'oeuvre d'un "détraqué", mais Hitler lui coupa brutalement la parole, hurlant que c'était un coup préparé de longue date.


Il fallait pendre les députés communistes séance tenante, affirma-t-il d'un ton rageur. Il fallait être aussi impitoyable envers les socio-démocrates et le Reichsbanner.

(...) Si bon acteur fut-il, Hitler ne simulait pas. Il n'était pas non plus assez maître de ses nerfs pour lui donner des ordres clairs. C'est Goering qui inonda Diels d'un flot anarchique d'instructions, ordonnant la mise en état d'alerte maximale de la police, l'emploi sans
restriction des armes à feu, et l'arrestation massive des communistes et des socio-démocrates. A en croire Diels, on se serait cru dans un asile d'aliénés"
(1)

Le lendemain, 28 février 1933, un décret d'urgence "pour la protection du peuple et de l'État" fut rédigé, qui suspendait toutes les libertés fondamentales, dont la liberté d'expression et d'association, et permettait l'arrestation en masse des communistes, y compris de ceux siégeant comme députés au Reichstag.

La lutte à mort contre le Bolchevisme venait de commencer...

(1) Kershaw, page 651

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