mardi 6 juin 2006

1185 - l'Incendie

... Marinus Van der Velde aussitôt arrêté, et son passé de militant communiste aussitôt connu, les Nazis s'empressèrent tout naturellement d'imputer l'Incendie du Reichstag au Parti communiste allemand, bien que toutes les preuves tendissent à démontrer que l'incendiaire avait agi seul et de sa propre initiative.

Après guerre, beaucoup virent dans cette manoeuvre foudroyante de Hitler et de ses partisans la preuve indubitable d'un complot qu'ils avaient eux-mêmes orchestrés encore que, à nouveau, aucune preuve ne permit jamais d'étayer cette hypothèse.

"Les chefs nazis étaient tous convaincus que l'incendie était le signal d'un soulèvement communiste : une "ultime tentative", selon les mots de Goebbels, pour semer la confusion par le feu et la destruction afin de s'emparer du Pouvoir à la faveur de la panique générale. Parmi les dirigeants du parti nazi, comme parmi les membres non-nazis du gouvernement national, avait grandi la peur que les communistes ne demeurent pas les bras croisés et ne tentent un coup de force avant les élections" (1)

Et puisque, selon la célèbre maxime de Lovecraft, "la plus puissante et la plus ancienne émotion humaine est la peur", les dirigeants nazis ne laissèrent pas passer l'occasion de l'exorciser une fois pour toutes.

"C'était le début du soulèvement communiste, prétendit Goering. Il n'y avait pas une minute à perdre. "C'est un signe de Dieu, Herr Vice-Chancelier, confia Hitler à Papen. "Si ce feu, comme je le crois, est l'oeuvre des communistes, nous devons écraser cette peste meurtrière d'une poigne de fer !"

(1) Kershaw, Hitler, tome 1, page 649
(2) ibid, page 651

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