
Issu d'une famille ouvrière hollandaise, et membre du Parti communiste jusqu'en 1931, Marinus Van der Lubbe était arrivé à Berlin une dizaine de jours plus tôt, avec la ferme intention de commettre un acte spectaculaire destiné à "galvaniser la classe ouvrière [allemande] et l'inciter à se battre contre la répression dont elle était victime" (1)
"Dans la soirée du 27 février, Putzi Hanfstaengl (2) (...) avait dû garder le lit dans sa chambre de la résidence officielle de Goering, où il s'était temporairement installé, au voisinage immédiat du Reichstag. En milieu de soirée, il fut réveillé par les cris du gardien : le Reichstag était en feu (...) il se rua sur le téléphone pour appeler Goebbels. Essoufflé, il lui expliqua qu'il devait parler d'urgence à Hitler (...) "Dites-lui que le Reichstag brûle" "C'est une blague ?", demanda Goebbels. Convaincu que ce n'était qu'une "élucubration", celui-ci refusa d'abord d'en faire part à Hitler. Mais, vérification faite, la nouvelle était vraie. Sur ce, Goebbels et Hitler traversèrent Berlin en trombe. Sur place, ils y trouvèrent Goering "dans tous ses états"" (3)
Le Reichstag, ultime symbole de la fragile République de Weimar tant haïe des Nazis, le Reichstag était en flammes...
(1 et 3) Kershaw, Hitler, volume 1, page 649
(2) Ernst ("Putzi") Hanfstaengl était un amateur d'Art et un riche éditeur germano-américain, devenu l'un des favoris de Hitler dès le début des années 1920. Tombé en disgrâce à partir de 1933 à la suite de ses fréquentes disputes avec Goebbels, il fut finalement contraint à l'exil, puis emprisonné par les Britanniques de 1939 à 1942. Libéré, il retourna aux États-Unis où, pour le compte de l'OSS, il dressa alors la biographie et les portraits psychologiques des nombreux leaders nazis qu'il avait côtoyés durant une quinzaine d'années
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