jeudi 5 août 2004

515 - c'était demain

... dès le début de la Première Guerre mondiale, la propulsion mixte diesel/électrique s'était imposée dans tous les sous-marins du monde, reléguant instantanément les submersibles à vapeur ou même à propulsion musculaire au rang de curiosités touristiques.

Pour autant, ce mode de propulsion était loin de constituer la panacée. Conçu d'abord et avant tout pour évoluer en surface, au diesel, le sous-marin perdait les deux-tiers de sa vitesse, et quasiment toute autonomie, lorsqu'il plongeait et basculait la propulsion sur ses seules batteries.

L'apparition du schnorchel, en 1943, constituait certes un progrès, mais ne permettait pas au submersible de plonger très profondément, et le rendait dangereusement visible à un navire de surface

Dans l'esprit de ses partisans, la turbine Walther représentait LA solution qui allait permettre à l'Allemagne de reprendre l'initiative dans la guerre sous-marine.

Fondamentalement, c'était une turbine à vapeur fonctionnant en cycle fermé, brûlant du mazout avec un oxydant qui remplaçait l'oxygène puisé à la surface. Une oncentration de péroxyde d'hydrogène se décomposait et brûlait avec le mazout, en donnant un mélange de gaz et de vapeur d'eau, qui entraînait à son tour la turbine.

Installée sur les types XVII, de petits bâtiments côtiers d'environ 300 tonnes, la turbine Walther donnait environ 20 noeuds en plongée, soit plus du double de ce que l'on obtenait jusque là avec les batteries électriques (!)

Le prix de revient de ce "carburant miracle", baptisé "Ingolin" et huit fois plus cher que le mazout, son instabilité chronique, et la nécessité de le stocker dans des cuves à la propreté clinique soulevaient en revanche moins d'enthousiasme.

Surtout, sa consommation ahurissante avait ramené l'autonomie à moins de 150kms à vitesse maximum, c-à-d au niveau des années 1900 (!)

Comme beaucoup de lubies hitlériennes, la turbine Walther resta donc un rêve d'ingénieurs, un rêve inachevé dont quelques exemplaires - parmi lesquels l'U-1407, devenu le très britannique HMS Meteorite - furent testés après guerre, et sans grand succès, par les vainqueurs de l'Allemagne...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Les anglais ne se sont pas arrêtés au HMS meteorite...
Ils ont conçu au début de la guere froide une paire de sous marin made in Britain , propulsés au Peroxyde, le HMS Explorer et le HMS Excalibur, qui furent pestiférés par des incidents techniques et considérés comme "sûrs à 75%" par l'Amirauté de sa gracieuse majesté.

Les matelots vivaient dans l'angoisse permanente d'une explosion et avaient rebaptisé ces bateaux HMS Exploder (l'explosif) et HMS Excruciator (Le tortionnaire)....

Cette voie de garage du progrès a été abandonnée avec l'arrivée des sous-marins atomiques .