... "Goebbels était un homme très intéressant. Il avait beaucoup d'humour et de compréhension. Ce qu'il a fait par ailleurs, ça n'est pas mon affaire"
C'est en ces termes que Zarah Leander défendit après guerre son statut de diva du cinéma nazi lorsque ses détracteurs vinrent lui demander des comptes.
Pourtant, il était impossible de lui reprocher la moindre conviction politique : "Zarah n'était ni nazie ni antinazie, elle voulait faire carrière", résuma le réalisateur Douglas Sirk qui, lorsqu'il s'appelait encore Detlef Sierck et pouvait encore travailler en Allemagne, avait fait tourner Zarah dans La Habanera (1937)
"Que serais-je devenue sans l'Allemagne ? Je ne suis pas sentimentale, mais que serais-je devenue ? Numéro dix en Amérique ? Rien du tout ?".
Et de fait, Zarah Leander préféra être numéro un dans l'Allemagne nazie que starlette hypothétique aux États-Unis. Du reste, entre son premier contrat pour la UFA (1936) et son retour définitif en Suède (1943), Zarah, qui ne tourna que dans une dizaine de films, fut la vedette la mieux payée d'Allemagne.
Et comme elle avait eu la prévoyance de se faire payer 53% de chacun de ses cachets en couronnes suédoises, elle échappa tout à la fois à la ruine et à la chute du Troisième Reich
"Où est-il donc écrit que les artistes, justement eux, doivent comprendre quelque chose à la politique ? Je suis presque heureuse que l'on m'ait collé l'étiquette "d'idiote politique" (...) Je suis la Leander, et cela doit suffire"
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