... bien loin de venir en aide à son allié polonais comme elle s'y était pourtant engagée à maintes reprises, la France se retrancha sous la Ligne Maginot et un prudent attentisme.
"Face à cette impitoyable et incontournable réalité, Guy La Chambre et Vuillemin voulaient éviter toute entreprise qui risquât de susciter une réaction violente et massive de la Luftwaffe. Comme l'ensemble du haut commandement français, leur stratégie était de ne rien faire avant 1941. (...) Cette répugnance à l'égard de toute entreprise qui pût affaiblir le potentiel de l'Armée de l'Air et contrarier son programme de réarmement se retrouva dans bien des attitudes de Vuillemin pendant la drôle de guerre. (...) Aussi, dès le début du mois de septembre 1939, décida-t-il de bien prendre garde à ne pas user l'aviation dans des entreprises dangereuses".
(...) la montée en puissance du bombardement fut plus que laborieuse. Le 1er décembre 1939, à peine 114 avions avaient été livrés, dont 58 en ligne; en janvier 1940, il n'y en avait que 137, dont 7 en ligne. Le problème était que la plupart de ces avions Étaient incomplets [dépourvus d'armement, de radio, de viseur, voire même d'hélices !] et donc inutilisables. Vuilleminm, en février 1940, savait qu'en cas d'attaque Allemande, il ne pourrait engager pas plus d'une vingtaine d'avions modernes, rincipalement des LeO 451 (...) A la veille de l'attaque générale, 497 avions de Bombardement modernes avaient été pris en compte par l'Armée de l'Air, mais seulement 140 servaient en unité (...) et à peine 27 stationnaient sur le front du Nord-Est. L'affaire s'annonçait donc sous un jour dramatique".(Le Fana de l'Aviation, H.S. 7, décembre 1997)
Le 10 mai 1940, et dans le seul domaine de l'aviation, sur un effectif théorique de 4 807 avions de combat, l'Armée de l'Air française n'en alignait en réalité que... 1 013, et ce après voir soustrait les avions totalement démodés, les avions indisponibles, les avions sans pilote pour les mener au combat, les avions sans bombe, sans viseur, sans mitrailleuse, etc.
Même en y ajoutant la part britannique, le rapport de forces était d'environ deux contre un en faveur des Allemands, et cinq contre deux si on excluait les avions français totalement dépassés comme l'antédiluvien Amiot 143...
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