... si la France s'était engagée à venir en aide à la Pologne sans en avoir les moyens, et en se contentant de s'enterrer profondément sous sa Ligne Maginot dans l'attente de jours meilleurs, elle n'entendait pas pour autant perdre complètement la face.
Une offensive "pour l'Honneur" - ou plus exactement "pour rire" - fut donc mise mise sur pieds, afin de sauver les apparences et donner aux journalistes quelque histoire d'héroïsme à écrire.
Ce fut "l'offensive de la Sarre", région rendue à l'Allemagne quatre ans plus tôt, par le plébiscite du 14 janvier 1935.
"Suite à l'invasion éclair de la Pologne, début septembre 1939, l'État-Major français se trouva dans une position délicate. Tout en évitant la guerre, il fallait honorer l'accord de soutien militaire réciproque, signé entre la Pologne et la France. Ainsi, des troupes françaises ont effectué *une avance symbolique de 10 km* en territoire allemand avant de se retirer rapidement, *pratiquement sans combattre*. La région de la Sarre, théâtre de l'opération, avait été désertée par les troupes allemandes, qui avaient abondamment miné et piégé le terrain abandonné. Le caporal-chef Cauchy se souvient du fiasco.
"L'offensive de la Sarre ?, un désastre ! J'étais à la barrière et je voyais passer toutes les unités : des blindés légers, de la cavalerie, des motocyclistes... Je me suis retourné vers mon copain: "On a fini la guerre, ils vont entrer en Allemagne et ça va se passer sans nous..." On croyait qu'ils allaient entrer la-dedans comme dans du beurre, mais quand on les a vu revenir huit jours après on n'y croyait pas. Pourquoi revenaient-ils? Il y a un village en Allemagne qui s'appelle Walscheim. Des officiers du fort y sont allés et ont ramené des petits drapeaux nazis. Les Allemands avaient évacué le village sans combattre".
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