lundi 24 mai 2004

442 - le parti unique

... désormais nanti des pleins pouvoirs par le Reichstag (23 mars 1933), Adolf Hitler pouvait maintenant s'attaquer à la tâche de sa vie: remodeler l'Allemagne - et bientôt l'Europe - selon ses propres convictions ou psychoses.

Fin mars, le parti communiste allemand, naguère si puissant, n'existait plus en tant que force politique. Le 2 mai, tous les syndicats furent officiellement dissouts. Le 22 juin, ce fut au tour du parti social-démocrate (SPD) de mettre la clé sous la porte. Et le 14 juillet, le NSDAP fut tout aussi officiellement proclamé parti unique.

De toutes les institutions socio-politiques allemandes, c'est l'Église catholique qui résista le plus longtemps à la pression nazie.

Comme le souligne Ian Kershaw "Ceux qui soutenaient Hitler étaient plus nombreux dans le nord et l'est de l'Allemagne, essentiellement protestants, que dans le sud et l'ouest, à majorité catholique, dans les campagnes et les petites villes (hormis les régions catholiques) que dans les grands centres urbains, et en ville, dans les banlieues petite-bourgeoises que dans les quartiers ouvriers déshérités" (*)

Cependant, la signature, le 20 juillet 1933, d'un concordat entre le Vatican et le Reich finit par vaincre les dernières réticences d'une Église catholique qui, dès lors, ne se mêla plus de politique, tout en approuvant la volonté hitlérienne de combattre le bolchevisme.

Le 14 octobre, Hitler lança un nouveau défi au Monde, en décidant de se retirer unilatéralement de la Société des Nations (SDN) et de la Conférence de Genève sur le désarmement.

Le pari était risqué mais, à la grande surprise d'Hitler, ce coup de force passa comme une lettre à la Poste : ni la France ni l'Angleterre ne réagirent.

Un mois plus tard, par le plébiscite du 12 novembre, Hitler fit avaliser ce retrait par le peuple allemand, qui l'approuva à 95%, justifiant a posteriori la légitimité de sa décision.

Jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les plébiscites allaient devenir la "marque de fabrique" du Troisième Reich, et ce qui lui tiendrait lieu d'élections...

(*) (Ian Kershaw, "Hitler, Essai sur le charisme en politique", Folio, 2003, page 102)

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