... si la Révolution française doit beaucoup aux aristocrates désireux de se débarrasser d'un Roi devenu trop impotent à leur goût, le succès du national-socialisme allemand doit d'abord et avant tout autant aux bourgeois et industriels, soucieux d'éliminer la démocratie de Weimar et de conjurer le péril bolchevique.
Et comme les aristocrates français, trop imbus d'eux-mêmes, finirent décapités ou pendus aux réverbères d'une Révolution qu'ils avaient provoquée et soutenue, les bourgeois et industriels allemands furent finalement laminés par le national-socialisme et son petit caporal, qu'ils aidaient en public mais dont ils se gaussaient en privé.
Et s'il est une morale en Histoire, c'est celle dont fut victime un homme comme l'avionneur Hugo Junkers, qui après avoir aidé et financé le parti nazi par crainte des communistes et volonté de voir restaurée la grandeur de l'Allemagne, finit emprisonné en 1934, et contraint de céder la direction de ses usines à l'État nazi.
Encore eut-il la chance de mourir avant de les voir détruites par la guerre...
Et quand, le 4 janvier 1933, l'ex chancelier Von Papen rencontra Hitler chez son ami, le banquier Kurt Von Schröder, et lui proposa une articipation au gouvernement, lui et les aristocrates qui le soutenaient pensaient ne faire qu'une bouchée de ce petit parvenu autrichien.
Ils contraignirent Von Schleicher à démissionner de son poste de Chancelier, et persuadèrent le Président Hindebourg de nommer Hitler à sa place, ce que Hindenbourg avait toujours refusé.
Le 30 janvier 1933, Hitler fut donc nommé Chancelier du Reich. Seuls ses deux acolytes, Frick et Goering, se virent offrir des mandats ministériels au sein d'un gouvernement de coalition dominé non par les nazis, mais par des conservateurs qui, sans le savoir, venaient de faire entrer le loup dans la bergerie...
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