... pour Winifred Wagner, épouse de Siegfried Wagner et belle-fille de Richard Wagner, la première rencontre avec Hitler est une révélation.
Même son très vieux mari, homosexuel et de 28 ans son aîné, est lui aussi tombé sous le charme du petit caporal devenu modeste agitateur politique : "Dieu soit loué, il existe encore des hommes allemands. Hitler est un être magnifique, la véritable âme populaire allemande. Il y arrivera certainement", écrit-il
Pendant des années, le couple Wagner, et particulièrement Winifred, va aider le jeune tribun, l'accueillant à de multiples reprises, le présentant à la bonne société, lui faisant rencontrer les "décideurs", corrigeant ses détestables manières de parvenu autrichien.
C'est Siegfried Wagner qui payera l'hospitalisation d'Hermann Goering, blessé lors du lamentable échec du putsch de Munich, en novembre 1923. C'est Winifred Wagner qui fournira à Hitler le papier et les crayons avec lesquels il commencera à rédiger Mein Kampf, dans sa cellule de la prison de Landsberg. C'est Winifred qui remuera Ciel, Terre, et surtout relations bien placées, pour l'en faire sortir après neuf mois alors qu'il a été condamné à cinq ans.
Et c'est toujours Winifred qui remettra la musique de son beau-père dans les mains du Troisième Reich...
Il faut dire qu'Hitler est lui aussi un authentique passionné de l'oeuvre wagnérienne, ce qui facilite certainement les choses.
En novembre 1906, à 17 ans, Hitler a d'ailleurs connu l'émotion de sa vie dans le parterre de l'opéra de Linz, où l'on jouait Rienzi, de... Richard Wagner.
"Nous vécûmes bouleversés la chute de Rienzi", écrivit son ami August Kubiczek, et bien qu'en général, lorsqu'une expérience artistique l'avait ému, il eut l'habitude de s'exprimer immédiatement (...) Adolf garda longtemps le silence après celle-ci. (...) Il parla soudain d'une "mission" qui le ferait guider le peuple allemand vers "les sommets de la Liberté". On aurait dit qu'un autre moi s'exprimait en lui, et lui inspirait le même saisissement qu'à moi-même"
Et de fait, Rienzi devint l'hymne officiel des congrès du Parti nazi, et c'est en parlant de Rienzi, de ce concert de 1906, qu'il déclara à Winifred Wagner "c'est à cette heure précise que tout commença"
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