... Pour Hitler comme pour la majorité des Allemands, l'armistice du 11 novembre 1918 fut d'abord ressenti comme un humiliation : invaincue sur le terrain, combattant encore à l'extérieur de ses frontières, et n'ayant pas eu à souffrir de destructions sur son sol, l'Allemagne toute entière ne s'estimait pas battue, et certainement pas à la régulière.
A cette humiliation s'ajouta bientôt l'injustice du Traité de Versailles du 28 juin 1919 qui, en la présentant comme seule responsable de la Première Guerre mondiale, la condamna à verser de solides indemnités à ses vainqueurs, des indemnités qu'elle n'était pas en mesure de payer et qui, durant plus d'une décennie, alimentèrent les rancoeurs de la population.
Et comme il fallait un coupable, c'est naturellement la fragile République de Weimar elle-même, qui avait succédé à la monarchie, qui en fit les frais.
On vit bientôt la bourgeoisie, les industriels, mais aussi de nombreux prolétaires allemands, se mettre à rêver d'un "sauveur", d'un "chef", d'un homme providentiel qui saurait restaurer la grandeur de l'Allemagne, chasser les politiciens par trop traditionnels, et venger l'humiliation de Versailles.
Parmi ces personnes se trouvait celle qui devint plus tard la muse d'Hitler, celle qui remit entre les mains du Troisième Reich l'héritage d'un génie ainsi que du plus allemand de tous les compositeurs, celle qui, en mai 1945 déclara à Klaus Mann, fils de l'écrivain Thomas Mann, "Il est inutile de me poser la question, je n'ai pas couché avec Adolf Hitler".
Elle s'appelait Winifred Wagner.
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