... On les surnomma "destructrices de monde", tant leur puissance d'anéantissement défiait l'imagination.
Après les succès américains d'Hiroshima et de Nagasaki, les autres grandes nations développées rivalisèrent d'ardeur et de financement pour disposer de leurs propres bombes atomiques.
Les Russes furent les premiers à rejoindre les Américains dans le club ô combien sélect des détenteurs du feu nucléaire. Le 29 août 1949, ils firent exploser leur première bombe atomique, à la plus grande satisfaction du Camarade Staline qui avait attendu ce moment pendant 7 ans, depuis qu'un agent double britannique, John Cairncross, lui avait révélé l'existence du Projet Manhattan américain.
La Grande-Bretagne et la France suivirent, tandis que les États-Unis, soucieux de "rester dans la course", continuaient de travailler sur de nouvelles bombes toujours plus puissantes, toujours plus destructrices.
Avec ses 15 000 tonnes d'équivalent TNT, Little Boy, qui avait pourtant rasé Hiroshima aux deux tiers, devint bientôt un vulgaire jouet pour enfants. Dans chaque camp, les techniciens se mirent à rêver plus gros, et encore plus gros. Et comme les financements étaient inépuisables, la perspective de la Mega-tonne n'équivalant TNT - 100 fois la puissance d'Hiroshima - fut bientôt atteinte, puis dépassée.
Et comme il fallait bien tester ces nouveaux jouets, les États-Unis, l'URSS, la Grande-Bretagne et la France se mirent à en faire exploser partout,... mais toujours fort loin de leurs métropoles respectives, sur des atolls perdus du Pacifique, dans les déserts d'Algérie, dans le bush australien, chez les kazakhs, chez tous les sauvages que l'on pouvait déporter d'un claquement de doigts et à qui personne n'accordait la moindre indemnité lorsque le test tournait mal, ou le vent dans la mauvaise direction.
D'aériennes, les explosions atomiques se firent bientôt souterraines, ce qui les rendait certainement plus discrètes, à défaut d'être obligatoirement sans danger...
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