... bien que disposant de trois B29 américains en relativement bon état après leurs atterrissages forcés en territoire russe, les ingénieurs de Tupolev, chargés d'en réaliser des copies illégales, n'en rencontrèrent pas moins d'innombrables difficultés.Toute la boulonnerie américaine (en pouces) dut par exemple être refaite au standard russe (en métrique). Comme il n'existait aucune entreprise russe capable de fabriquer les tôles d'aluminium aux épaisseurs américaines, il fallut là encore les adapter aux normes locales, plus épaisses et donc plus lourdes.
Il en fut de même pour les pneus et les freins que les Russes tentèrent, mais en vain, de se procurer directement aux États-Unis.
Quant au volumineux - et fort complexe - système de pressurisation américain, celui-ci dut carrément être abandonné : aucune entreprise russe n'étant capable d'en réaliser une copie fiable.
Rien d'étonnant dès lors à ce que le produit fini - le Tupolev TU-4 - se soit avéré très inférieur à son modèle américain lorsqu'il effectua son premier vol, le 3 juillet 1947.
Plus lourd, moins performant et moins sophistiqué que le B29, auquel il ressemblait pourtant comme deux gouttes d'eau, le Tu-4 n'en fut pas moins construit à plus de 400 exemplaires, dont la plupart finirent leurs jours comme ravitailleurs, ou furent exportés en Chine communiste.
Transformés en avions radar, et remotorisés avec des turbopropulseurs, quelques-uns volaient encore au milieu des années 1990...
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