... A 08H09, l'Enola Gay est arrivé au dessus d'Hiroshima. Le ciel est limpide et sans la moindre trace des chasseurs japonais, toujours cloués au sol par les ordres et la pénurie d'essence.De toute manière, le grand bombardier, que l'on a débarrassé de ses tourelles et de presque tout son armement défensif afin qu'il vole plus haut et plus vite, est monté à près de 10 000 mètres, proche de son plafond maximum, beaucoup trop haut pour la plupart des avions japonais.
Dans le nez vitré, l'opérateur de bombardement a pris les commandes de l'avion et guette le centre de la cible - un pont au dessus d'une rivière.
Le Norden américain est, à cette époque, le viseur le plus précis du monde. A cette altitude, par temps clair et dans de bonnes conditions, sa précision est d'environ 200 mètres.
A 8H15, l'opérateur aperçoit la cible et presse le bouton. La bombe - quatre tonnes, trois mètres de long - jaillit de la soute. Le pilote a aussitôt enclenché la surpuissance des quatre énormes Wright R-3350, et lancé l'avion dans un virage serré, prélude à une fuite éperdue.
Quelques habitants d'Hiroshima ont sans doute réalisé la manoeuvre. Peut-être certains ont-ils pressenti que quelque chose de grave se passait en cet instant. Mais c'est désormais sans importance : à environ 200 mètres de la cible visée, la bombe, déclenchée par un détonateur altimétrique, explose à une hauteur de 700 mètres, altitude choisie afin de maximiser l'effet de souffle, par réverbération sur le sol.
Plus brillante que mille soleils, l'explosion va tuer 80 000 personnes, et raser la ville aux deux tiers.
L'Humanité vient d'entrer dans l'ère atomique
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