vendredi 16 avril 2004

404 - les caprices de la météo

... A 02H00, ce matin du 6 août 1945, le B29 Enola Gay a décollé de Tinian. Puis lentement, pesamment, il a mis le cap sur le Japon, escorté de deux autres B29 chargés de scientifiques et d'équipements de mesures.

Une heure auparavant, trois autres B29 ont également pris la direction du Japon. Ce sont les avions météo chargés de survoler les trois cibles pressenties (Hiroshima, Kokura et Nagasaki) pour y évaluer la possibilité d'un bombardement.

Vers 07H00, Straight Flush a survolé Hiroshima, où la population, prévenue par les sirènes d'alerte, a eu le temps de gagner les abris. Mais rien ne se passe, et le grand bombardier américain s'éloigne bientôt sans être inquiété. Au Japon, la pénurie d'essence est devenue telle que le Haut Commandement a interdit toute tentative d'intercepter les avions américains isolés.

Le Destin, là encore.

Après le départ de Straight Flush, les sirènes ont sonné la fin de l'alerte, et chacun est reparti vaquer à ses petites affaires, pensant avoir échappé au pire.

Mais très haut dans le ciel, l'opérateur radio de Straight Flush vient d'envoyer son rapport : le ciel est dégagé au dessus d'Hiroshima.

A 07H25, l'Enola Gay, qui croise à près de 9 000 mètres d'altitude, a donc infléchi sa route vers Hiroshima, "centre militaire" depuis 1868, en même temps qu'important port militaire, avec arsenaux et bassins de radoubs.

Quarante minutes plus tard, les sirènes retentissent de nouveau dans la ville. Mais beaucoup d'habitants, échaudés par la première alerte, ne prennent même pas le temps de se rendre aux abris, persuadés d'assister au simple retour de l'appareil américain qui les a survolé une heure auparavant.

Le Destin, toujours.

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