samedi 27 mars 2004

384 - l'International Military Tribunal for the Far East

... Équivalant pour l'Asie-Pacifique du tribunal de Nuremberg, l'International Military Tribunal for the Far East (IMTFE) ouvrit ses travaux à Tokyo le 3 mai 1946.

Il attira plus de 200 000 spectateurs, auditionna 419 témoins, recueillit 779 dépositions, noircit 49 000 pages, et dura deux ans et demi.

Mais si ses travaux durèrent trois fois plus longtemps qu'à Nuremberg, l'IMTFE ne parvint guère à consoler les victimes du militarisme japonais.

Sept criminels de guerre de haut rang, dont le Ministre des Affaires étrangères Hirota Koki, furent certes jugés coupables, et pendus à la prison de Sugamo, mais la plupart s'en sortirent indemnes, ou ne furent même pas poursuivis

Tel fut le cas du général Nakajima, un des principaux responsables des boucheries de Nankin, qui mourut d'une cirrhose du foie le 28 octobre 1945.

Tel fut également le cas du Prince Asaka. Couvert par les clauses du Traité de Capitulation, qui amnistiaient tous les membres de la famille impériale japonaise, il ne fut même pas inquiété pour son rôle dans les événements de Nankin, où il avait pourtant ordonné la liquidation de tous les prisonniers. En fait, il ne fut même pas interrogé du tout, et passa le reste de sa vie à deviser avec l'Empereur et à jouer tranquillement au golf, dessinant même le parcours du Country-club de Dai-Hakone

Tel fut aussi, et surtout, le cas de l'empereur lui-même. Comme le souligna l'historien Herbert Bix, "Pour beaucoup, il fut difficile d'admettre qu'ils avaient été complices d'agressions et d'assassinats sur une échelle quasi-industrielle alors que l'Empereur, qu'ils avaient servi si loyalement, n'eut jamais à rendre compte de ses propres discours et actions"...

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