samedi 6 mars 2004

363 - le Pont de la rivière Kwaï

... Certains historiens, soucieux de dédouaner le Japon et les Japonais de toute faute, ont constamment mis en avant la "différence culturelle" pour expliquer, voire justifier, les crimes de guerre commis à l'encontre des soldats prisonniers, et particulièrement des Occidentaux.

Dans cette logique, les "marches à la mort" (notamment aux Philippines) et les abominables camps de travail forcés (comme ceux de la rivière Kwaï), dont furent victimes des milliers de soldats américains, australiens ou britanniques, ne relevaient en vérité que l'incompréhension mutuelle. Élevés dès le berceau dans la tradition du Bushido, qui considérait la reddition comme un déshonneur suprême, les Japonais auraient ainsi été incapables de "comprendre" ces Chinois, Américains, Britanniques ou Australiens, qui se rendaient par milliers, parfois sans même avoir combattu.

Ainsi, après la prise de Bataan (9 avril 1942), les Japonais forcèrent les soldats américains et philippins capturés à marcher sans nourriture, et presque sans eau, sur plus de 100kms. Près de 10.000 prisonniers succombèrent au cours de cette "death march"...

De même, la construction du chemin de fer Bangkok-Rangoon mobilisa la bagatelle de 64.000 prisonniers britanniques, néerlandais, australiens et américains, lesquels, en compagnie de 100.000 coolies indigènes recrutés de force, allaient tenter d'édifier une voie ferrée le long de la célèbre rivière kwaï.

Durant 15 mois, ces malheureux travaillèrent dans des conditions inimaginables,... et laissèrent plus de 100 000 des leurs dans une construction qui n'était même pas terminée à la fin de la guerre.

Au seul camp de Sonkurai, on dénombra 1 175 morts sur 1 660 prisonniers...

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