.. alors qu'il se rendait à Berlin par l'autoroute, l'écrivain soviétique Konstantin Simonov découvrit
"(...) une forêt assez épaisse s'étendait de part et d'autre de l'autoroute. Partant des deux côtés, il y avait des routes annexes dont on ne pouvait pas voir l'extrémité. Elles étaient entièrement bloquées par une incroyable file de voitures, de camions, de chars, d'automitrailleuses, d'ambulances, de véhicules divers non point embouteillés mais littéralement encastrés les uns dans les autres, retournés, debouts sur une de leurs extrémités, en long ou en travers.
Dans cet horrible amalgame de métal, de bois et de matière impossible à identifier, une épouvantable masse de corps humains torturés. Cela semblait se poursuivre à l'infini. Et, dans la forêt, tout autour, des corps, des corps et encore des corps mélangés, dont on s'apercevait soudain que certains étaient encore vivants.
Il y avait des blessés gisant sur des capotes ou des couvertures, appuyés contre les arbres, certains avec des pansements et d'autres sans. Il y en avait tant qu'apparemment personne n'était encore parvenu à faire quelque chose pour eux.
Certains gisaient même directement au bord de l'autoroute, elle-même à demi bloquée par les épaves et les débris et la chaussée couverte d'huile, d'essence et de sang"
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