mardi 13 janvier 2004

309 - "On voyait seulement luire l'or et l'argent des alliances"

... dans les forêts en flammes, constamment matraqués par l'artillerie soviétique qui visait la cime des arbres, les 80 000 hommes du général Busse fondaient comme neige au soleil dans leur tentative désespérée de briser l'encerclement pour passer à l'Ouest.

Sans carte, sans boussole, dans la fumée et au milieu des explosions, les soldats marchaient jusqu'à épuisement, droit devant eux, sur les sentiers forestiers, croisant à chaque carrefour des amoncellements de cadavres.

Ils ne rendaient pourtant que rarement les armes, en particulier chez les SS, où la reddition était le plus souvent synonyme d'une balle dans la nuque ou, dans le meilleur des cas, de nombreuses années de détention dans les paradis sibériens.

Au village de Halbe, en plein coeur de cet infernal chaudron, une jeune-fille ne put s'empêcher de noter "(...) les chars surchargés de soldats blessés. L'un de ces blessés en tomba. Le char qui suivait l'écrasa complètement, et celui qui venait encore après roula dans la vaste flaque de sang qui s'était formée. Du soldat lui-même, il ne restait pas trace. Devant la boulangerie, le sol était littéralement couvert de cadavres. Il n'y avait pas d'espace entre eux. Les têtes écrasées étaient d'un gris jaunâtre, les mains d'un gris presque noir. On voyait seulement luire l'or et l'argent des alliances"

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