... à Berlin, les instructions du général Tchouikov pour le "nettoyage" des maisons allemandes étaient d'une redoutable simplicité.
"Lancez votre grenade et suivez. Il vous faut de la rapidité, le sens de l'orientation, beaucoup d'initiative et d'énergie (...) Vous vous retrouverez dans un labyrinthe de pièces et de couloirs où le danger sera partout. N'importe. Jetez une grenade dans chaque coin. Avancez. Tirez des rafales sur tous les morceaux de plafond qui restent. Puis, passez dans la pièce suivante et jetez une autre grenade. Ensuite, nettoyez au pistolet-mitrailleur. Ne perdez jamais un seul instant"
Avec de telles instructions, et dans l'état d'épuisement et de nervosité où se trouvaient les soldats russes, les accidents et erreurs de tir étaient évidemment fréquents, et si l'on ne parlait pas encore de soldats atteints par des "tirs amis", ni de civils devenus "dommages collatéraux", leur nombre était de toute manière tel qu'on aurait renoncé à les compter, à supposer même que quelqu'un ait eu l'idée saugrenue de penser à le faire.
Cinquante ans plus tard, à Grozny, l'armée russe rééditera la même tactique, réduisant toute la ville en cendres, tuant des milliers de civils tchétchénes, et y perdant elle-même plus de 5 000 hommes,...
L'Histoire, au fond, ce n'est jamais qu'un éternel recommencement.
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