... en septembre 1939, la situation de la chasse française était à peine moins dramatique que celle du bombardement : numériquement les plus nombreux, les Morane 406 rendaient pratiquement 100kms/h aux Messerchmitt 109, les Bloch 152 souffraient d'insondables problèmes de moteurs, le Dewoitine 520 venait à peine d'effectuer ses premiers vols et n'était pas du tout au point.
Quant aux Curtiss H75 (P36 dans l'USAF), seuls 300 des 800 exemplaires commandés aux Etats-Unis purent finalement être livrés avant la capitulation.
De leur côté, les services de renseignement français attribuaient plus de 3500 appareils de guerre moderne à la Luftwaffe, estimant à 1600 le nombre de ceux effectivement engagés en Pologne (et qui en revinrent d'ailleurs au bout de quelques jours seulement).
En regard, l'aviation de France métropolitaine alignait péniblement 1355 avions plus ou moins dépassés, dont seulement 530 chasseurs (dans la plupart des cas inférieurs aux Bf109 allemands), et 415 bombardiers (le plus souvent obsolètes)
Six mois plus tard, la situation ne s'était guère améliorée
Le 1er janvier 1940, pas un seul Amiot 350 (bombardement) sur les 216 commandés en 1938 n'avait encore quitté les chaînes de montage (!). Les moteurs Hispano Suiza des 80 premiers Breguet 690 fonctionnaient tellement mal que ces avions, pourtant modernes, ne servaient guère qu'à l'entraînement.
La plupart des Potez 631 étaient livrés avec des hélices en bois, parce que les hélices métalliques et à pas variable étaient indisponibles... ce qui était tout de même préférable au sort des Bloch 151 et 152, convoyés en unités avec des hélices transitoires, que l'on démontait sur place avant de les recharger sur un avion de transport, lequel les ramenait alors à l'usine où on les remontait sur d'autres avions (!)
Il fallut se résoudre, mais trop tard, à commander aux États-Unis les milliers d'hélices que l'industrie française était incapable de produire...
"Face à cette impitoyable et incontournable réalité, Guy La Chambre et uillemin voulaient éviter toute entreprise qui risquât de susciter une réaction violente et massive de la Luftwaffe. Comme l'ensemble du haut commandement français, leur stratégie était de ne rien faire avant 1941.
(...) Cette répugnance à l'égard de toute entreprise qui put affaiblir le potentiel de l'Armée de l'Air et contrarier son programme de réarmement se retrouva dans bien des attitudes de Vuillemin pendant la drôle de guerre. (...) Aussi, dès le début du mois de septembre 1939, décida-t-il de bien prendre garde à ne pas user l'aviation dans des entreprises dangereuses" .(Le Fana de l'Aviation, H.S. 7, décembre 1997)
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