vendredi 29 août 2003

172 - "la situation n'est pas si dramatique que cela"

... dès le 8 octobre 1973, les représentants israéliens arpentent les couloirs du Pentagone et du Département d'État, bien décidés à obtenir non seulement le soutien diplomatique de Washington, mais aussi - et surtout - la livraison, en urgence absolue, de munitions ainsi que de plusieurs centaines de tanks, canons, hélicoptères et avions de combat, qui remplaceront ceux actuellement occupés à brûler dans le désert du Sinaï ou sur le plateau du Golan.

En principe, l'affaire n'est qu'une formalité : les États-Unis sont les alliés et les principaux fournisseurs d'Israël en matériel militaire; le lobby juif est très puissant à Washington; Israël a été attaquée, et est sur le point d'être submergée, par des armées arabes très supérieures en nombre; ces armées sont soutenues par l'URSS, qui vient d'ailleurs de décider la création d'un pont aérien et maritime, destiné à réapprovisionner l'Irak, la Syrie et l'Égypte en matériel de guerre.

Pourtant, contre toute attente, le gouvernement américain refuse d'accéder à leurs demandes (!) "La situation n'est pas si dramatique que cela" disent les uns, "L'armée israélienne saura rétablir la situation" affirment les autres.

C'est tout juste si Richard Nixon consent un geste symbolique : les Israéliens pourront recevoir certaines fournitures militaires indispensables... mais à la seule condition qu'elles soient transportées par des appareils israéliens ce qui, compte tenu de leur extraordinaire faiblesse dans le domaine du transport militaire, réduit la mesure à presque rien.

Visiblement, à Washington, même si les satellites et avions espions ont révélé l'ampleur des difficultés israéliennes, on n'entend pas se précipiter au secours de l'État hébreux.

Reste à savoir pourquoi

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