mardi 22 juillet 2003

135 - cibles émouvantes

... A la fin de la Seconde guerre mondiale, un bombardement était considéré comme "réussi" si les bombes explosaient à moins de 200 mètres de la cible visée, ce qui arrivait rarement

Avec la technologie actuelle, une bombe classique offre désormais une précision d'une trentaine de mètres. Munie de gouvernes et d'un système GPS, la bombe atteint une précision d'environ dix mètres, et même de un ou deux mètres si la cible est convenablement illuminée par un désignateur laser.

Si les "dommages collatéraux" ont fortement diminué depuis des décennies, la guerre "zéro mort" n'est cependant pas pour demain, du moins chez l'adversaire.

Plusieurs facteurs contrecarrent en effet les efforts des ingénieurs, à commencer par la technologie elle-même, qui n'atteint pas encore une fiabilité de 100%, à la plus grande stupéfaction de tous les socio-conscientisés.

Tout aussi importante est la désignation des cibles : rien ne ressemble plus à une jeep qu'une autre jeep, et à un bâtiment qu'un autre bâtiment. Et savoir laquelle transporte le terroriste et lequel abrite, au moment du tir, le poste de commandement ennemi représente, aujourd'hui comme hier, un véritable défi

Reste enfin le comportement de l'adversaire lui-même.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il était courant d'évacuer les femmes et les enfants à la campagne, vers des secteurs moins menacés, voire de déclarer la cité entière "ville ouverte", ce qui indiquait à l'ennemi qu'elle ne serait pas défendue, et épargnait donc d'innombrables vies humaines.

Hélas, il arrivait aussi que les dictatures russes ou allemandes décident, pour des raisons plus politiques que pratiques, d'interdire aux civils de quitter la ville. "Plus un pas en arrière !" tonnait Staline. "Il faut transformer les villes en forteresses !" répliquait Hitler. Et du coup, des dizaines de milliers de vieillards, de femmes, d'enfants n'avaient plus d'autre perspective que de mourir inutilement, sous la mitraille de l'adversaire.

Mais le pire - la télévision - était encore à venir

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