lundi 14 juillet 2003

127 - "Tout ce qu'il reste au Ministère de la Défense, c'est des crapules et des salauds"

... en 1966, un des canons de Gérald Bull établit, avec 177 kms, le record d'altitude - jamais dépassé depuis - pour un projectile lancé par une pièce d'artillerie

A la demande de l'US Army, il réalise un rapport, encore aujourd'hui secret, sur une bombe atomique satellisée par un canon géant.

Mais, une nouvelle fois, les mauvais génies du gouvernement canadien veillent au grain et lui coupent les vivres, alors que l'US Army se résigne pour sa part à laisser à la NASA le champ de bataille spatial.

Ulcéré, Bull fonde alors sa propre société, la Space Research Corporation, qui développe un kit de rénovation pour 19 000 obusiers de 155mm.

En fait, Bull repense complètement le canon et l'obus. En 1972, il fait même breveter son obus de 155mm à culot exsudant, qui porte à 40 kms, 10 de plus que les obus standard de l'OTAN (!)

L'armée américaine veut bénéficier de son expertise pour ses obus nucléaires, mais Bull est canadien, et il lui faudrait être américain depuis au moins 10 ans. Qu'à cela ne tienne : le Congrès des États-Unis adopte un projet de loi privé, qui lui accorde rétrospectivement la citoyenneté américaine.

Il conçoit un obus nucléaire de 155mm pour le Pentagone, étudie des satellite-espions et des missiles anti-sous-marins. Il travaille aussi pour Israël et l'Afrique du Sud, et y exporte ses obus.

Bull met également au point son propre canon de 155mm (le GC-45) à canon long, dont les différentes versions surclassent encore aujourd'hui tout ce qui existe au niveau de l'OTAN.

Ses canons sont exportés en Afrique du Sud,... grâce à l'amical concours de la CIA (le régime de l'apartheid étant officiellement frappé d'embargo). Aujourd'hui, l'Afrique du Sud est un des leaders mondiaux dans l'artillerie de campagne, et exporte sa production un peu partout dans le monde, notamment en Iran et en Irak.

Mais la justice attend Gérald Bull au tournant, et le condamne pour vente illégale d'armes au régime de l'apartheid.

S'estimant trahi, Gérald Bull écrira : "Tout ce qu'il reste au Ministère de la Défense, c'est des crapules et des salauds. La police de la ville de New-York est à peu près aussi impressionnante que la Défense nationale du Canada, et elle est mieux équipée"

Aucun commentaire: