vendredi 31 octobre 2025

9075 - moralement injuste

Churchill et Attlee : un futur incertain d'un côté, un passé rejeté de l'autre...

… pour beaucoup, et pas seulement chez les Britanniques, l’éviction-surprise de Churchill, et son remplacement par le Travailliste Clement Attlee, sont moralement injustes.

Bien avant la guerre, c’est en effet Churchill qui, contre vents et marées, n’a jamais cessé de mettre la Grande-Bretagne en garde contre les visées de l’Allemagne nazie, et durant celle-ci, c’est encore Churchill qui a pour ainsi dire tenu la Grande-Bretagne, mais aussi son Empire, à bout de bras et, au bout du compte, qui lui a permis de figurer en bonne place parmi les vainqueurs.

Mais malgré toute la sympathie et même la reconnaissance qu’il lui porte, le peuple britannique, manifestement, en a eu plus qu’assez de Churchill, et surtout plus qu’assez de la guerre et des sacrifices, plus qu’assez des fiancés, époux et fils perdus au Front, plus qu’assez de la misère et des tickets de rationnement pour des produits aussi élémentaires et quotidiens que le beurre, le pain ou la viande.

Le peuple britannique, manifestement, souhaite des jours meilleurs et aspire à un changement que le Parti Conservateur, au Pouvoir depuis 10 ans, et Churchill, Premier Ministre depuis 5 ans, n’incarnent plus depuis longtemps,… et d’autant moins que le second n’a jamais caché ses intentions d’utiliser au besoin l’Armée après la guerre afin de  permettre à la Grande-Bretagne de conserver ses colonies africaines et indiennes, et aussi de récupérer ses colonies asiatiques tombées aux mains des Japonais !

En parfait Conservateur rétrograde, Churchill n’a en effet jamais voulu entendre parler de cette "décolonisation" pourtant constamment prônée par les Américains mais aussi, et de plus en plus souvent, par les citoyens britanniques eux-mêmes.

Sans se déclarer ouvertement favorable à la dite décolonisation, et donc à la disparition de l’Empire, Clement Attlee, lui, mesure bien mieux la réalité du monde actuel, l’état désormais dramatique des Finances publiques, et les difficultés quasiment insurmontables que ne manquerait pas de rencontrer la Grande-Bretagne si elle s’obstinait à conserver ou à récupérer ses colonies contre la volonté des populations locales.

Alors que la guerre contre le Japon n’est pas encore terminée, le projet de reconquête de l’Asie a donc déjà bien du plomb dans l’aile, en Angleterre du moins.

Mais n’anticipons pas….


Aucun commentaire: