mardi 21 octobre 2025

9065 - ... et une nuit semblable

Corsair et Avenger sur le pont d'un porte-avions britannnique

… et les Britanniques n’en ont pas fini avec les "premières", puisque, dans l’après-midi, le cuirassé King George V, flanqué des destroyers Quality et le Quiberon, se détache de la formation pour s’en aller rejoindre un groupe de navires américains qui doivent s’en prendre à la côte est du Honshu.

"Il s'agissait du premier bombardement combiné britannique et américain sur le Japon. Alors que la Task Force 37 effectuait, également pour la première fois, une CAP [Close Air Patron] de nuit, la force de bombardement proprement dite cinglait vers la côte japonaise après la tombée de la nuit, sous la pluie, le brouillard et une visibilité très faible. 

Aucun avion d’observation ne pouvant voler en raison des conditions météorologiques, le tir était entièrement guidé par radar et système de navigation Loran. Le bombardement commença à 23h10 et dura environ une heure. 

Près de 2 000 tonnes d'obus furent tirées, à des distances comprises entre 24 et 25 km. Le King George V se vit attribuer des cibles indépendantes : une usine industrielle non identifiée (quatre-vingt-dix-sept obus de 14 pouces), l’Hitachi (Densen) Engineering Works (quatre-vingt-onze coups) et l’Hitachi (Taga) Engineering Works (soixante-dix-neuf coups).

Les cuirassés américains bombardèrent pour leur part une fonderie de cuivre, une usine d'armement et d'autres cibles le long de la côte. Le bombardement prit fin à 0 h 10 et la force se retira vers l'est à grande vitesse. Quelques avions ennemis furent détectés, mais la force ne fut pas attaquée. 

(…) Les reconnaissances photographiques ultérieures révélèrent qu’en réalité, les résultats n'étaient pas tout à fait à la hauteur des performances : seules trois des neuf zones industrielles visées avaient en effet été touchées, et les dégâts étaient minimes. 

Toutefois, ce bombardement connut un succès indirect. De nombreux habitants ayant en effet vidé les lieux pendant le bombardement, les services de lutte contre les incendies manquèrent d'effectifs lorsque, vingt-quatre heures plus tard, des bombardiers B-29 venus des Mariannes lancèrent un raid incendiaire : près de 80% de la zone bâtie fut alors ravagée par les flammes" (1)

(1) ibid, page 403

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