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04 mai 1945, le Virago percute le Khedive occupé à le ravitailler. Un incident parmi tant d'autres |
Branle-bas-de-combat, donc,… et ordre d’appareillage immédiat pour tous les navires immédiatement disponibles, autrement dit, les cuirassés Queen Elizabeth et Richelieu, le croiseur lourd Cumberland, les croiseur légers Royalist et Tromp, les porte-avions d’escorte Hunter, Khedive, Shah et Emperor, et les destroyers Saumarez, Venus, Verulam, Virago (1), Vigilant, Rotherham, Tartar et Nubian.
Deux cuirassés, trois croiseurs, quatre porte-avions, et huit destroyers contre… un seul croiseur et un seul destroyer japonais !
La disproportion saute littéralement aux yeux et le combat - si combat il y a lieu - s'apparentera à l’évidence bien davantage à une vulgaire exécution qu’à un engagement chevaleresque !
Mais dans cette guerre, il y a bien longtemps que toute chevalerie a pris le bord, à supposer-même qu’elle ait jamais existé, et après tout, les Britanniques, qui s’y entendent en choses de la mer autant qu’en chasse à courre, savent depuis toujours que l’océan est vaste, et que pour réussir à y attraper une seule proie, il faut mobiliser un très grand nombre de navires.
A cette évidence s’en ajoute une autre : tous ces navires de guerre sont présents et disponibles dans la rade de Trincomalee, et peuvent donc tous, selon la célèbre expression de Churchill, "être risqués pour le bien commun, car après tout, pourquoi croyez-vous qu’on les construit !"
Et il y a, enfin, trois ans après l’humiliante retraite de l’Eastern Fleet vers le Kenya, la volonté d’offrir aux équipages de tous ces navires qui se languissent depuis des mois sur un Front oublié de tous l’occasion non plus de manoeuvres et d'opérations finalement sans grand intérêt, mais bien d’une authentique revanche, avec une vraie poursuite exaltante contre un véritable adversaire malgré tout en mesure de se défendre !
Alors, aux premières heures du 10 mai, la Force 61 quitte Trincomalee avec l’intention d’intercepter les Japonais deux jours plus tard…
(1) le destroyer Virago se remettait tout juste d'une collision survenue le 04 mai avec le porte-avions Khedive qui était occupé à le ravitailler en mazout
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