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Le Saumarez, en 1945 |
Aujourd’hui, bien sûr, une telle attitude, a fortiori émanant d’un amiral commandant-en-chef, serait jugée totalement inacceptable, et son auteur assurément traduit en cour martiale pour crime de guerre.
Mais à l’époque, et dans le contexte particulier de ce conflit mondial qui durait depuis des années, personne chez les Britanniques comme chez les Américains ne s’offusquait de la volonté du commandant de ne sauver que quelques "spécimens", tant cela ne relevait en fait que d’une routine allègrement mise en pratique par tous les belligérants depuis fort longtemps.
Dans un tel conflit, la "Civilisation" n'est plus qu'un vernis, et les "Lois de la Guerre" ne relèvent plus que du vulgaire slogan, autant chez les marins que chez les soldats ou les aviateurs : six mois plus tard, lors du naufrage du Yamato, on avait ainsi vu les pilotes américains victorieux mitrailler joyeusement et en toute bonne conscience les naufragés japonais qui avaient réussi à s’extirper de leur super-cuirassé en train de sombrer.
Wait until the war is over
And we're both a little older
The unknown soldier
Du reste, comment en vouloir aux intéressés, comment en vouloir à l’amiral Halsey, comment en vouloir au bien plus modeste commandant du destroyer Saumarez quand, partout dans le Pacifique et en Asie, et depuis des mois, les soldats japonais meurent jusqu’au dernier en refusant de se rendre et, même blessés, même agitant un drapeau blanc, n’hésitent pas à se faire sauter à la grenade en compagnie du soldat allié suffisamment naïf pour s’apitoyer sur son sort ?
Refermons tristement la parenthèse…
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