vendredi 5 septembre 2025

9009 - l'inaccessible Cour des Grands

Carcasse d'un Corsair sur le Formidable. Chaque avion perdu était très difficile à remplacer

 … à elle seule, cette journée du 09 mai 1945, qui marque aussi la fin de la guerre en Europe, illustre à merveille l’éternel et insoluble problème auquel est confronté la British Pacific Fleet

… l’impossibilité de jouer dans la Cour des Grands.

A seulement quatre porte-avions, qui disposent par ailleurs chacun d’environ 30% d’appareils en moins que leurs homologues américains, la TF-57, malgré tous ses efforts, ne possède et ne possèdera jamais la puissance défensive mais aussi offensive d’une seule Task Force américaine.

Plus grave : alors que chacune des Task Force américaines est régulièrement relevée sur place par une autre, la TF-57, qui ne possède aucun volant de réserve, doit quant à elle systématiquement abandonner sa zone d’opérations après seulement deux ou trois jours, afin de se ravitailler et de se remettre en état à l’arrière, puis y revenir quelques jours plus tard,… offrant par là-même aux Japonais la possibilité de souffler dans l’intervalle !

A Sakishima Gunto, ces détestables Nippons ont certes développé un authentique talent pour reboucher durant la nuit tous les cratères que les Britanniques creusent durant le jour sur leurs aérodromes, mais à défaut de pouvoir opérer de nuit, les Britanniques, s’ils possédaient une formation de réserve, auraient au moins la possibilité de bombarder ces terrains jour après jour et sans interruption, ce qui compliquerait énormément le travail de l’ennemi, et selon toute vraisemblance, finirait par rendre les dits terrains réellement impraticables. 

D’autre part, si les porte-avions britanniques, grâce à leur pont blindé, résistent mieux aux coups que leurs homologues américains, l’accumulation des coups, mais aussi les inévitables pertes d’appareils très difficiles à remplacer, ou encore la simple fatigue des équipages, finissent tout de même, à la longue, par peser lourd et par réduire les capacités opérationnelles d'une Flotte que Churchill rêve encore de voir un jour jouer les premiers rôles...


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