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Aile gauche mal verrouillée, ce Corsair va se crasher en mer quelques secondes après son décollage |
… même en Temps de Paix, les pannes mécaniques, et les accidents, faisaient tout bonnement partie d'une routine qu'on acceptait parce qu'il n'existait d'autre alternative que de ne pas voler du tout (!), et c'était encore plus vrai chez les pilotes de chasse, constamment confrontés à des avions évoluant en permanence à la limite de leurs possibilités, et même souvent au-delà…
En matière d'accidents comme de pertes au combat, le fatalisme était donc de règle : "on y arrivait ou on n'y arrivait pas".
Toutefois, s’agissant des accidents, la seule question qui comptait était en fait de savoir s’il y avait eu ou non mort d’hommes.
Dans la négative, l'avion détruit n'intéressait en définitive que les comptables, par nature gens discrets et effacés, lesquels se contentaient dès lors de simplement inscrire la perte dans une entrée anonyme d'un grand registre que personne ne lisait jamais.
En cas de décès, en revanche, la tendance du Commandement, dans toutes les armées du monde, était plutôt d'attribuer cet accident à l'ennemi, car comment avouer à la mère, à l'épouse, ou à la fiancée que le pilote tué l'avait été par sa propre maladresse, parce qu’il s'était égaré au-dessus de l'océan, parce qu'il avait oublié de sortir le train d'atterrissage, parce que son avion avait été mal réparé au retour d’une mission précédente, ou encore parce que le moteur du dit avion avait rendu l'âme au plus mauvais moment possible et par la simple faute d'un mécanicien négligent ?
Chez tous les belligérants, et sur tous les théâtres d'opérations, seules les pertes au combat intéressaient la Presse, et pouvaient également valoir citations et même médailles à titre posthume.
La maladresse, l'incompétence, ou tout simplement la malchance, appartenaient quant à elles au monde du silence, et tombaient immédiatement dans l’oubli.
Refermons maintenant la parenthèse…
En matière d'accidents comme de pertes au combat, le fatalisme était donc de règle : "on y arrivait ou on n'y arrivait pas".
Toutefois, s’agissant des accidents, la seule question qui comptait était en fait de savoir s’il y avait eu ou non mort d’hommes.
Dans la négative, l'avion détruit n'intéressait en définitive que les comptables, par nature gens discrets et effacés, lesquels se contentaient dès lors de simplement inscrire la perte dans une entrée anonyme d'un grand registre que personne ne lisait jamais.
En cas de décès, en revanche, la tendance du Commandement, dans toutes les armées du monde, était plutôt d'attribuer cet accident à l'ennemi, car comment avouer à la mère, à l'épouse, ou à la fiancée que le pilote tué l'avait été par sa propre maladresse, parce qu’il s'était égaré au-dessus de l'océan, parce qu'il avait oublié de sortir le train d'atterrissage, parce que son avion avait été mal réparé au retour d’une mission précédente, ou encore parce que le moteur du dit avion avait rendu l'âme au plus mauvais moment possible et par la simple faute d'un mécanicien négligent ?
Chez tous les belligérants, et sur tous les théâtres d'opérations, seules les pertes au combat intéressaient la Presse, et pouvaient également valoir citations et même médailles à titre posthume.
La maladresse, l'incompétence, ou tout simplement la malchance, appartenaient quant à elles au monde du silence, et tombaient immédiatement dans l’oubli.
Refermons maintenant la parenthèse…
1 commentaire:
Bonjour! bravo pour le blog...les mécanos d'aviation sont en principe hyper consciencieux, de vrais chirurgiens qui travaillent dans un environnement presque sans cambouis ...Chaque pièce manquante est remplacée par une "flamme" de nylon orange les moindres boulons et goupilles sont comptés et recomptés...
Ceci dit en temps de guerre , il y a l'urgence et le stress...et même en temps de paix, il y a des couacs...
Lors de mon service militaire dans l'aéronavale , un bimoteur Nord Frégate 262 , signé bon pour le vol après révision a pris feu au point fixe sur le Tarmac. Le Chef mécanicien avait tout bonnement oublié de remonter l'énorme "tuyau de poêle" brillant qui constituait l'échappement du turbopropulseur (un "Bastan" fabriqué par Turboméca)et qui dépassait normalement de quinze bons centimètres sous la nacelle moteur...Il est vrai que ce chef mécanicien là buvait une quinzaine de canettes de bière entre le "dégagé" (la fin du travail) et le repas du soir et avait des ennuis familiaux... ON l'a juste entendu grogner que c'était "une connerie de Turboméca"
Le moteur est parti chez le constructeur, l'hélice chez Ratier à Figeac (dans plusieurs magnifiques boîtes en bois capitonnées comme des cercueils et vernies comme des pianos) et des spécialistes sont venus de chez Nord-Aviation / Aérospatiale pour vérifier l'aile et surtout son longeron principal susceptible d'avoir été fragilisé par le début d'incendie et la débauche de neige carbonique déversée par les rampants (ni eux, bien placés , ni le pilote instructeur et son élève, moins bien placés n'avaient remarqué l'absence du tuyau en question)
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