mercredi 18 juin 2025

8930 - mon empire pour quelques cargos et pétroliers...

Les raffineries de Palembang, en 1942, peu avant leur capture par les Japonais
… car l’ironie veut qu’après avoir conquis d’immenses territoires, et s’être emparé, en définitive très facilement, de tout le pétrole, de tout le caoutchouc, de tout l’étain, de toutes les matières premières dont il avait besoin, le Japon a presque immédiatement été confronté à l’impossibilité de les expédier en métropole,... faute de moyens de transport !

Dès les premières semaines du conflit, la flotte de commerce japonaise, qui avant-guerre suffisait à peine à assurer les besoins essentiels du pays, et n’avait jamais suscité le moindre intérêt chez les militaires, s’est en effet retrouvée confrontée à une mission d’autant plus impossible qu’elle a elle-même a très vite attiré l’attention des Alliés, et particulièrement des Américains, lesquels, à la torpille, à la bombe, au canon ou encore à la mine, se sont acharnés à en réduire le nombre, et avec des résultats spectaculaires puisque, de 1942 à 1945, plus de 4 millions de tonnes de navires japonais, soit 2 106 des 2 337 navires de commerce nippons repris au Lloyd's Register de 1939, auront été envoyés par le fond !

Et la situation est particulièrement dramatique pour le pétrole, ce pétrole sans lequel aucun navire, aucun avion, aucun tank, aucun véhicule japonais ne saurait opérer !

"Le Japon était entré en guerre avec un tonnage de pétroliers de seulement 575 000 tonnes. La construction de nouveaux navires avait certes porté le tonnage total à 834 000 tonnes en novembre 1943, mais les nouvelles constructions, et le tonnage capturé ou récupéré ici et là ne purent jamais compenser le rythme des pertes.

À la fin de 1944, 156 pétroliers japonais, victimes de sous-marins américains, de mines, d’attaques aériennes terrestres ou embarquées, et d'autres causes, avaient été perdus, pour un total de 934 000 tonnes.

En raison des retards des convois et des pénuries de transport, le tonnage total de pétrole importé au Japon était passé d'un pic de près de deux millions de tonnes en 1943 à seulement 625 000 tonnes en 1944" (1)

 (1) Winton, op cit, page 78

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