dimanche 26 janvier 2025

8177 - quand rien ne va...

Le Prinz Eugen, à pleine vitesse. Notez les servants de la DCA sur le toit de la tourelle B

… Douvres, 12 février 1942, 04h00

Une fois encore, et alors qu’elle aurait normalement dû être repérée, la flottille allemande, par un coup de chance inouï, est donc passée totalement inaperçue. Et en cette nuit sans lune du 11 février 1942, il est manifestement dit qu’elle n’en a pas encore fini avec la bonne fortune !

Le Plan Fuller a en effet prévu une deuxième, et même une troisième ligne de surveillance aérienne au-delà de Brest, mais l’une et l’autre vont néanmoins être franchies sans donner l’éveil à qui que ce soit, dans le premier cas - et aussi incroyable cela puisse-t-il sembler - parce que l’appareil de patrouille va lui aussi être victime d’une défaillance de son radar (!) et, également rendu incapable de détecter quoi que ce soit, va lui aussi rentrer à sa base sans que quiconque parvienne ou se soucie de le remplacer (!), et dans le second, entre Le Havre et Boulogne, parce que les contrôleurs britanniques, craignant les risques d’un atterrissage en plein brouillard, vont ordonner un retour à la base juste une heure avant le passage de la flottille à cet endroit !

À 04h00, alors que l’aube ne s’est pas encore levée, cela fait donc maintenant plus de six heures que les navires allemand, que les photos de reconnaissance viennent tout juste de montrer encore sagement au port (!), foncent en réalité à travers La Manche sans avoir - et à la plus profonde stupéfaction de Ciliax lui-même - encore éveillé l’attention de qui que ce soit !

Et c’est encore plus vrai du côté de Douvres, où les équipages des Swordfish stationnés à Manston, et des destroyers ancrés à Harwich, ont été mis en alerte… comme chaque matin à la même heure (!), et pour un exercice de pure routine attendu que, toujours selon le Plan Fuller, les navires allemands, s’ils se décident finalement à passer par le pas de Calais, doivent forcément y passer au plus tard avant l’aube, en sorte qu’une fois celle-ci levée, et la matinée désormais bien établie sans que quiconque ait aperçu - et pour cause ! - quelque bâtiment ennemi que ce soit, aviateurs et marins ont été autorisés à quitter leur poste et s’en retourner à leurs petites affaires et à leurs occupations habituelles jusqu’au lendemain !

Quand rien ne va… 

Aucun commentaire: