Le Lockheed Hudson : au bon endroit, au bon moment,... mais au fusible-près |
Arrivé sur place une demi-heure plus tard, le bimoteur, radar allumé, a assuré sa mission tel que prévu jusqu’à 19h25,... lorsqu’il a failli entrer en collision avec un Junkers 88 allemand de chasse de nuit.
Durant de longues minutes, les deux appareils ont alors joué au chat et à la souris dans l’obscurité, et l’équipage du Hudson, pour ne pas risquer de trahir sa position, a tout naturellement décidé d’éteindre le radar, ce qui n’aurait pas dû porter à conséquences si le dit radar, une fois le Junkers allemand disparu, n’avait ensuite obstinément refusé de renaître à la vie malgré tous les efforts des opérateurs !
Ne pouvant à présent plus rien observer d’autre que les lointaines lueurs du bombardement mené par le Bomber Command sur Brest, le Hudson a alors fait demi-tour vers sa base, sur laquelle il s’est posé sans encombre à 20h40
En principe, un autre appareil, et un autre équipage, auraient dû prendre le relais, mais une fois de plus - refrain désormais connu - ni l’un ni surtout l’autre n’était immédiatement disponible !
Après une quarantaine de minutes pendant lesquelles les mécaniciens ont vainement cherché la cause de la panne affectant le radar de l’infortuné Hudson,... dont on découvrira au bout du compte qu’elle n’est due qu’à la défaillance d’un vulgaire fusible (1), décision a finalement été prise d’installer l’équipage de celui-ci dans un autre Hudson qui, histoire de boire la Guiness jusqu’au fond du baril… a quant à lui obstinément refusé de démarrer !
Cinquante minutes supplémentaires se sont ensuite écoulées avant que ce second Hudson consente enfin à se mettre en route et à s’arracher du sol, aux alentours de 22h10. Le temps de se rendre jusque Brest, la patrouille n’a donc repris qu’à 22h48,... sans parvenir à détecter quoi que ce soit vu que la flottille allemande, qui a appareillé une heure plus tôt, est à présent loin au large et bien au-delà de la portée radar du Hudson…
(1) après avoir complètement éteint le radar lors de la rencontre avec le Junkers 88, l’opérateur avait commis l’erreur de le redémarrer à froid et à pleine puissance, faisant aussitôt sauter le fusible de protection.
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