mardi 3 décembre 2024

8123 - Channel Dash

Le Channel Dash, ou la Ruée à Travers La Manche...

… ce fut, pour les Anglais, un échec aussi stupéfiant qu’humiliant, qui provoqua à juste titre la fureur de Churchill ainsi qu'une cascade de démissions au sein de l’appareil militaire britannique, lequel aurait pu, aurait dû, voir venir le coup, mais s’avéra malheureusement incapable de le prévenir, et même d’y réagir de manière simplement professionnelle. 

Ce fut, pour leurs adversaires allemands, un très grand succès, dont se délecta à juste titre leur Propagande, mais un succès auquel pourtant personne en Allemagne n’avait cru, et même une opération à laquelle l’État-major s’était d’ailleurs vivement et constamment opposé, n’y voyant que la folie d'un amateur et la garantie d’une véritable catastrophe.

Hitler, comme souvent, avait pourtant imposé son point de vue à tout le monde... et prouvé par là-même qu’il pouvait avoir bien plus de flair et de subtilité que ses meilleurs officiers.

Mais ce fut aussi, quelque part, autant une Victoire à la Pyrrhus que la preuve que les temps étaient bel et bien en train de changer, et le sort de la guerre de basculer lentement, telle une marée qui se retourne, en faveur des Alliés.

En Allemagne, cette opération s’appelle l’Unternehmen Zerberus, autrement dit l’Opération Cerbère.

Mais en Angleterre, et dans le reste du monde, chacun a depuis longtemps appris à la connaître sous un tout autre nom…

… le Channel Dash.

La Ruée à travers La Manche...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour et compliments pour le blog.
Sans déflorer le sujet, il faut quand même modérer la "grande victoire" allemande (qui cachait en fait une "défense élastique" ou une retraite forcée.)
Une flotte de guerre ne vaut rien sans une base navale bien organisée (bassins de radoub, docks flottants ateliers...etc), à petite échelle c'est vrai aussi pour la flotte d'un club ou d'une école de voile qui ne dispose pas d'un bon hangar à bateaux .

A ce sujet, il n'y a qu'à voir la fin de la croisière de l'Emden, La fin de la flotte de Von spee aux Malouines ou la fin de Port Arthur (sous équipée) et la déroute navale de Tsoushima en 1904

Brest-tout comme Lorient et Cherbourg- était à bonne portée de l'aviation anglaise (bien renseignée par la Résistance française) . L'air de la Bretagne , infesté de gros moustiques britanniques porteurs de bombes et de torpilles était devenu malsain en 40 - 41pour la flotte allemande (Todt planquait les sous-marins sous des bunkers cyclopéens , mais il n'y avait rien à faire de semblable pour des cuirassés 3 fois plus longs et surtout ayant un tirant d'air et d'eau bien plus importants ) .

L'alternative aurait été Saint-Nazaire, nettement plus loin pour les avions et bien ouvert sur l'Atlantique avec le gigantesque bassin de radoub (la forme Joubert) crée pour le super paquebot de la Transat, le Normandie, mais les britanniques avaient paré le coup par un raid de commando aussi musclé qu'audacieux en envoyant un destroyer "Kleenex" (un des piteux 4 cheminées américains datant de la 1° GM) bourré de Torpex détruire la complexe
porte- caisson de ce chef d'oeuvre d' ingéniérie tandis que des troupes de choc s'en prenaient aux pompes et à la centrale électrique du port.
Les anglais avaient aussi prévu une opération ciblée, co-organisée avec la Résistance sur les pilotes de l'aérodrome de Vannes - Meucon (qui rejoignaient leur terrain en autocars, faciles à massacrer avec quelques mines stratégiquement placées) mais les allemands, méfiants, changèrent de procédure et firent transporter leurs aviateurs en auto ou en Side-car...

Restait Bordeaux (La Rochelle est anecdotique, petit et bien envasé, tout comme Rochefort l'erreur monumentale de Louis XIV qui créa un arsenal somptueux question bâtiments mais pas terrible question possibilités d'extensions)...

Mais voilà, les négociants bordelais, aussi orgueuilleux que passéistes , voire intellectuellement paresseux n'avaient pas développé grand chose en fait de facilités d'entretien ou de manutention et ce depuis fort longtemps...Le marin bordelais (et futur milliardaire américain) Stephen Girard s'en plaignait déjà...en 1804!!, il y avait une gare transatlantique et quelques quais au Verdon (à l'embouchure de la Gironde) pour la compagnie Sud-Atlantique...et c'est tout.

Du coup , le repli vers les ports Allemands, puis les Fjords Norvégiens (Hitler, pas si visionnaire que çà et imbu de légendes scandinaves croyait que le sort de la guerre se jouerait en Norvège) était la seule option qui s'imposait, un choix subi et pas volontaire...