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Usine souterraine de Heinkel 162, découverte en Autriche, en avril 1945 |
En Allemagne tout d’abord, et si l’on ne considère que les chiffres officiels, et souvent trafiqués d'une manière ou d'une autre, on est là encore tenté de conclure sur un fiasco : malgré le constant accroissement du tonnage de bombes déversé sur les usines et ateliers, la production d’armements, progressivement délocalisée dans des tunnels, au fond des mines, ou carrément au coeur des forêts, n’a en effet cessé de croître au moins jusqu’à la seconde moitié de 1944, c-à-d lorsque les installations ont elles-mêmes commencé à tomber aux mains des fantassins alliés.
La variété des armements fabriqués a en revanche constamment diminué, particulièrement, et comme nous l'avons vu, dans le domaine aéronautique, de même que la qualité ou du moins la fiabilité de ceux-ci.
Surtout, on ne saurait nier le fait que la dite production aurait été bien plus importante encore, et bien meilleure, si elle n’avait PAS été constamment perturbée plus ou moins gravement, et parfois durant plusieurs semaines, par les bombardements.
A cet égard, la stratégie américaine visant à privilégier, dès 1943, la destruction systématique des raffineries, des ponts, des routes, des gares et des voies ferrées a fini par s’avérer bien plus efficace que la méthode britannique de l’area bombing sur les villes, car à quoi bon continuer à fabriquer des tanks et des avions en grande quantité si on n’a de toute manière plus la possibilité de les acheminer jusqu’au Front, ou tout simplement celle de les faire rouler ou voler...
1 commentaire:
Bonjour!
Une autre raison de la perte d'efficacité de l'aviation allemande (en dehors des problèmes de qualité - Albert Speer dans ses mémoires explique les acrobaties qu'il a réalisées pour maintenir le niveau quantitatif de production ) et d'approvisionnement en essence, c'est la nature des avions produits . Le ME 109 qui date des 1937 est à bout de développement , le FW190 est un peu mieux loti (mais les versions vraiment performantes à moteur en ligne TA152 arrivent au compte gouttes) le Dornier bimoteur "push-pull" "Pfeil", performant mais en retard de développement est effroyablement compliqué dans ses détails et demande beaucoup d'heures de montage (il ne sera vraiment OK qu'en 1945) , seul le ME262 est vraiment un cran au dessus des chasseurs à hélice alliés (mais la fiabilité de ses réacteurs et leur TBO est calamiteuse, sauf pour les exemplaires de présérie montés à la main par des ajusteurs "mains d'or") .
Le Salamander -alias Volksjäger- mono réacteur (que vous présentez ici) est dangereux pour les jeunes pilotes inexpérimentés pour lesquels on l'a destiné dans le cadre du programme d'urgence de chasseurs à bas prix, et son réacteur BMW est tout aussi délicat que le Jumo du ME262...
Le ME163 Komet est une bête féroce (pour ses pilotes) avec une vitesse et un taux de montée fantastiques , mais une autonomie ridicule et un ratio d'accidents (hors action ennemie ) qui en font un piège mortel. Adolf Galland dans ses divers interviews a toujours regretté les "stop and go" du développement du ME162.
Il y a eu comme un hiatus dans la continuité de la recherche-développemlent entre les avions du débit de la guerre et les projets futuristes développés en catastrophe à la fin de la guerre, et c'est vrai aussi pour les sous marins (les "élektrobooten" ne sont arrivés que très tard au statut opérationnel...et pour les chars les Tiger et les Panther ont mis très longtemps à être au point en raison d'un développement cahotique et précipité
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