mercredi 12 juin 2024

7949 - ... et un changement de stratégie

Doolittle (à gauche), sur le pont du Hornet, juste avant son raid historique
... exfiltré de Chine après cet exploit, muté en Afrique du Nord, et promu brigadier-général, Doolittle a pris le commandement de la 12ème USAAF en septembre, puis de la 15ème deux mois plus tard, avant de se retrouver à la tête de la 8ème le 03 janvier 1944 en remplacement d’Ira Eaker, qui n’a pourtant pas démérité, mais dont on a estimé en haut-lieu qu’il n’était plus, après le désastre de Schweinfurt et en prévision du futur Débarquement de Normandie, "l’homme de la situation", ou plus exactement le meilleur entraîneur-chef possible pour remotiver l’équipe américaine et la relancer à l’assaut du ciel allemand.

Et Dieu sait qu’après Schweinfurt, cette équipe a bien besoin d’être remotivée !

Mais aussi doué soit-il, aucun entraîneur-chef ne pourrait transformer la malheureuse 8ème Air Force en véritable équipe de gagnants sans l’arrivée d’importants renforts et, dans ce cas-ci, de chasseurs P-51 et de réservoirs supplémentaires qui, commandés sous l’ère Eaker, ont commencé à arriver en Grande-Bretagne à la fin de 1943.

Avec ceux-ci, on pourra désormais escorter les B-17 et B-24 jusqu’au cœur de l’Allemagne et en revenir, et ainsi - du moins l’espère-t-on - sensiblement diminuer les pertes lors des opérations de jour.

Mais avec l’arrivée de Doolittle, les chasseurs d’escorte vont de surcroit radicalement changer de stratégie : au lieu d’évoluer en permanence à proximité immédiate des bombardiers, et de les rassurer visuellement par leur simple présence - ce qui constituait jusque-là la norme et aussi la méthode préconisée par Eaker - les chasseurs vont au contraire se tenir à bonne distance, et bien plus haut qu’eux, ce qui leur offrira une plus grande latitude d’action et devrait leur permettre de s’en prendre plus efficacement aux intercepteurs allemands lorsque ceux-ci entreront en action.

Reste néanmoins à tester l’ensemble...

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