mardi 26 mars 2024

7871 - combattre des fantômes

L'église Saint-Nicolas, aujourd'hui mémorial de guerre
... 00h57

"Dans les airs, la confusion était totale. Des chasseurs allemands suivirent les instructions, mais se retrouvèrent non pas au milieu du flot des bombardiers, mais plutôt dans un ciel vide, sans le moindre avion en vue.

D'autres reçurent l'ordre de virer sur bâbord, puis sur tribord, puis à nouveau sur bâbord, à une vitesse vertigineuse, et d’autres encore à tourner inlassablement en ronds.

Comme le décrivit  un pilote de la Luftwaffe : "Les rapports radio ne cessaient de se contredire. Maintenant, l'ennemi était au-dessus d'Amsterdam et puis tout à coup à l'ouest de Bruxelles, et un instant plus tard, il était signalé loin au large.

Dans un échange typique, un avion ami s’écria soudainement "Tommy (1) volant vers nous à grande vitesse. La distance diminuait… 2 000 mètres… 1 500… 1 000… 500… disparu". Ils combattaient des fantômes" (2)

A 00h57, les premiers Pathfinder sont quant à eux arrivés sans encombre au-dessus de Hambourg, et ont commencé à illuminer la ville avec leurs marqueurs incendiaires.

Le centre de la cible choisie pour le raid de cette nuit est la St.-Nikolai-Kirche, l’église Saint-Nicolas, dont les origines remontent au 12ème siècle mais qui, plusieurs fois détruite dans des incendies, a finalement été entièrement reconstruite en 1846 dans un style néo-gothique, avec une flèche culminant à 147 mètres qui en a fait tout à la fois le plus haut bâtiment de Hambourg, mais aussi un merveilleux point de repère pour tous ceux résolus à la détruire elle et tous les immeubles qui l’entourent...

(1) surnom donné aux Anglais
(2) Randall, op cit pp 149-150 .

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour et compliments pour le blog.
Les anglais avaient d'autres tours dans leur sac pour faire tourner en bourrique les chasseurs de nuit allemands et leur contrôleurs. Les aviateurs étaient guidés depuis le sol par des auxiliaires féminines de l'armée allemande qui donnaient l'azimut, le cap, la vitesse...etc des avions à intercepter ...et les anglais avaient mis sur pied une équipe de WAC (auxiliaires féminines britanniques) parfaitement bilingues en allemand, qui intervenaient sur la fréquence et donnaient de fausses indications aux aviateurs...tout en prétendant avec un culot monstre être les authentiques contrôleuses et accuser leurs collègues allemandes d'imposture...

Pour ce qui et des chasseurs de nuit équipés de la première version du radar Lichtenstein (les encombrantes cornes de cerf en croix sur le nez de l'avion, les anglais avaient eu un coup de chance: Un JU88 ainsi équipé s'était posé par erreur en Angleterre et n'avait pas été détruit par son équipage...ce qui permit de décortiquer le radar en question et de le brouiller...