vendredi 2 février 2024

7818 - Master Bomber

Repérer les cibles et les désigner au profit des avions qui suivent : le rôle du Master Bomber
... mais pour obtenir les destructions calculées par les scientifiques, il est de loin préférable de ne pas laisser à chaque pilote le soin décider lui-même du moment exact où il va lancer ses bombes, et d’autant moins que, ce faisant, il risque fort - et le cas se produira d’ailleurs à de nombreuses reprises - ... de les lancer sur un appareil ami évoluant quelques centaines de mètres en arrière et sous lui !

Dépendamment de l'importance du raid, un ou plusieurs "Master Bomber" va donc donner à l'ensemble de la formation l'ordre de larguer les bombes à son signal, et aussitôt après qu'il aura lui-même repéré la cible.

Chez les Américains, qui opèrent de jour, le signal prendra la forme de simples fumigènes lancés par l'avion de tête, mais chez les Britanniques, qui ne volent quasiment  que la nuit, il faudra recourir à des marqueurs colorés, qui sont eux-mêmes de petites bombes incendiaires.

Et si le guide de la formation est abattu, ou contraint à faire demi-tour, il sera aussitôt remplacé dans son rôle de "Master Bomber" par un autre appareil du groupe.

En théorie, cette méthode, qui enlève à chaque bombardier individuel l'initiative du largage, garantit la concentration maximale des bombes sur la plus petite surface possible, et minimise donc les risques de "dommages collatéraux" sur des maisons ou des bâtiments qui n’ont rien à voir avec la mission.

En pratique, tout dépend cependant du talent du "Master Bomber" lui-même, de son habileté à repérer l'objectif dans l’obscurité ou au milieu des nuages, des flammes et de la fumée,... ou de sa propre volonté de prendre des risques en s'aventurant au-dessus d'une cible par trop âprement défendue...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Bravo pour le blog
Dans cette histoire, au fil de la guerre la précision du bombardement (via une escadrille spécialisée, le Kg 100 pour les allemands au temps du Blitz , les pathfinders anglais , équipés de Mosquitos assez peu vulnérables en raison de leur vitesse, les master bombers ) dépendra de plus en plus des aides électroniques.

Les allemands avaient la main au début de la guerre avec leurs faisceaux radio gonio (le Knickbein, le X Gerät, puis le Y Gerät)et l'encombrant radar de chasse de nui Lichtenstein mais les équipes de scientifiques anglais (RV jones et ses petits génies) ont progressivement déjoué et brouillé ces systèmes et mis au point une série de radars de suivi de terrain et de systèmes de navigation (H2S , Gee, Oboe, et bien d'autres) qui malgré des composants moins bien manufacturés s'avèrent quand même efficaces par des astuces de design (le lateral thinking, une spécialité britannique, comme la sauce à la menthe)

C'est la bataille des faisceaux qui n'a pas été très célèbre après guerre car il y a fallu le temps de déclassifier ce qui était "top secret"


Finalement l'humain est de plus en plus dépassé par la machine car à la fin de la guerre, les lance-bombes sont tous plus ou moins automatisés (ce qui était déjà le cas en 1941 avec le X Gerät allemand.